Vallaud Belkacem défend l’enseignement de l’arabe dès le CP, comme les autres langues
La ministre de l'Education est revenue ce mardi au micro de Jean-Jacques Bourdin (BFMTV-RMC) sur la polémique au sujet de l'introduction de nouvelles langues étrangères à l'école, et particulièrement l'arabe.
Najat Vallaud Belkacem est revenu ce matin sur BFMTV sur la polémique autour de l’enseignement de l’arabe dans les écoles. "On est mauvais en terme de maîtrise de langues étrangères", selon la ministre qui veut plus de "précocité" dans l'apprentissage langues étrangères et plus de "diversité". Dès février dernier, la ministre a annoncé la suppression à la rentrée 2016 des enseignements de langue et de culture d’origine (ELCO), assurés par des maîtres étrangers, un dispositif ancien et très décrié. Ils seront progressivement transformés en sections internationales à l’école primaire, comme il en existe déjà une petite centaine sur le territoire.
Le membre du gouvernement a précisé que la langue arabe pourra être choisie comme langue vivante 1 dès le CP au même titre que l'anglais, le portugais, l'italien, l'espagnol, l'allemand, le turc ou le serbe par exemple. Une polémique a en effet éclaté à l’Assemblée nationale puis dans les médias à propos de cette langue alors qu’une députée Les Républicains n’a pas apprécié qu’on puisse apprendre l’arabe au même titre que les autres langues à l’école.
Annie Genevard a ainsi regretté à l'Assemblée nationale "l'introduction de langues communautaires" dans les programmes scolaire et estimé que l'enseignement de l'arabe pourrait miner la "cohésion nationale", pointant également du doigt un "catéchisme islamique". La ministre de l’Education nationale lui a répondu vertement dans l’hémicycle en dénonçant les propos de la députée de droite. Sur BFMTV, elle est revenue sur cet échange en assurant que cette polémique est "absurde".
- Hausse de la rémunération des enseignants en 2017 -
La ministre a expliqué que l’enseignement de la langue arabe est justifiée car elle est parlée par 430 millions de personnes dans le monde, officielle dans 26 pays notamment en Afrique et au Moyen-Orient, qu’il ne s’agit pas d’une langue rare ou marginale au même titre que le latin ou le grec et qu’il s’agit bien d’une langue internationale comme d’autres enseignées dans les écoles françaises. Najat Vallaud Belkacem a également précisé que le choix de l’enseignement est évidemment libre et qu’il se ferait dès que les moyens humains seront disponibles.
La polémique a été amplifiée encore ce mardi par plusieurs élus du FN qui ne comprennent pas pourquoi l’Education nationale souhaite enseigner l’arabe. Des élus LR ont également exprimé leur indignation.
Najat Vallaud-Belkacem est aussi revenue sur l'annonce, ce mardi, de la mise à disposition de 500 millions d'euros dès le 1er janvier 2017 pour l'amélioration des conditions de rémunération et d'évolution des carrières des enseignants. "Tous les enseignants seront concernés, en début de carrière comme en fin de carrière", a indiqué Najat Vallaud-Belkacem. "On pense les augmentations pour valoriser l'engagement des enseignants. C'est une prime à l'engagement'. "Par exemple un enseignant stagiaire, en début de carrière, touchera 1.400 euros brut supplémentaire par rapport à aujourd'hui, par an. En fin de carrière, un directeur d'école gagnera 1.000 euros de plus par mois" a expliqué Mme Vallaud Belkacem.
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