A Metz, la manifestation de soutien aux réfugiés perturbée par le FN et l’extrême droite
Le Front national et des membres plus violents de l’extrême droite ont vivement perturbé un rassemblement de soutien à l’accueil des migrants à Metz (Moselle) samedi. Le maire PS de la ville s’est dit d’accord pour l’accueil d’au moins 250 migrants qui fuient la guerre.
Ils étaient entre 250 et 300 personnes réunies samedi après-midi devant le Centre Pompidou à Metz pour exprimer leur soutien à l’accueil des réfugiés. Le maire PS a récemment annoncé son intention d’accueillir au moins 250 réfugiés syriens ou irakiens dans les prochaines semaines alors que François Hollande a confirmé la semaine dernière la volonté de la France de prendre sa part dans cette crise migratoire historique que traverse l’Europe. Alors qu’un village réunissant des associations humanitaire était dressé sur le parvis des Droits de l’Homme, plusieurs élus de la majorité municipale (PS-ELLV-PC) se sont exprimés en faveur de la mobilisation aidés par des dizaines d’habitants.
Rapidement, le rassemblement a tourné à l’affrontement avec des militants et élus FN de la ville et de l’agglomération qui sont fermement opposés à l’accueil de réfugiés supplémentaires à Metz et en Lorraine. Alors que la plupart des élus – maire et présidents d’exécutifs locaux et régionaux ont accepté de soutenir l’initiative du gouvernement, les élus frontistes se sont fermement opposés à ces initiatives. Le maire FN d’Hayange a d’ailleurs été le seul dans la région à refuser catégoriquement leur accueil.
Des habitants offrent vêtements et jouets, d’autres proposent leurs services
Le maire (PS) de Metz entouré d'élus de la majorité lors d'un discours de soutien à l'accueil des réfugiés. PHOTO : FACEBOOK/ DR
Peu après 14H30 samedi après-midi, une poignée de militants FN s’est invitée à l’événement en brandissant une banderole «Référendum #FN». «Dès son déploiement, que fusent les invectives, insultes, menaces personnelles, tentatives d’arrachage de la banderole par des extrémistes, contenus plutôt mal que bien par des participants (…)» a dénoncé Françoise Grolet (FN) sur son blog.
Peu après, un groupe d’extrême droite radical a déployé une autre banderole, aidée de fumigène et d’un porte-voix. Sur la banderole de «Génération Identitaire», on pouvait lire «Clandestin, l’Europe n’est pas ton destin». A l’aide de fumigènes et en scandant des slogans anti-immigration, le ton est rapidement monté avec des sympathisants de gauche ou tout simplement des habitants surpris du mode d’action «violent» utilisés par les militants d’extrême droite. La police a dû intervenir pour mettre fin à l’affrontement et calmer les esprits échauffés.
Selon l’adjoint au maire (PS) Thomas Scuderi, «l’extrême droite a prouvé son humanisme ! Honte à vous» a-t-il assuré ironiquement sur Twitter. Sur les réseaux sociaux, les réactions indignées se sont multipliées tout le week-end pour fustiger ces actions de protestation.
Vous organisez un événement solidaire et voilà que l'extrême droite prouve de son #humanisme #Honte à vous ! #FHaine pic.twitter.com/RuqgaZcYqL
— Thomas Scuderi (@ThomasScuderi) 12 Septembre 2015
Samedi, des dizaines de messins ont rapporté des sacs de vêtements, des jouets pour enfants ou ont proposé leur aide pour donner des cours de Français et partager leur toit. Le maire de la ville avait invité ses habitants à ouvrir leur logement pour accueillir des réfugiés. A la radio, Dominique Gros a même assuré qu’il était prêt à ouvrir sa chambre d’amis pour en accueillir chez lui, provoquant au passage un buzz considérable sur les réseaux sociaux.
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