Metz: violents affrontements entre CRS et étudiants, 5 interpellations
Cinq étudiants ont été interpellés et placés en garde-à-vue jeudi à l’issue d’une manifestation contre la loi Travail à Metz (Moselle). Une centaine d’étudiants en colère bloquait l’entrée du campus messin.
La police a interpellé cinq étudiants jeudi après-midi à l’issue du blocage de la route menant au campus Saulcy de Metz, en Moselle, alors qu’une centaine de jeunes manifestaient contre la loi Travail du gouvernement, a-t-on appris de source policière. Deux étudiants sur les cinq placés en garde-à-vue seront poursuivis devant le tribunal correctionnel pour rébellion et outrage. Selon le syndicat étudiant UNEF de Lorraine, la mobilisation contre la Loi Travail de Myriam El Khomri se poursuivra alors que l’avant projet doit être présenté au conseil des ministres la semaine prochaine, le 24 mars.
Une centaine de jeunes à l’issue d’une assemblée générale a bloqué la route menant au campus de l’Université de Metz jeudi après-midi. Pendant une heure, les manifestants sont restés assis sur la route en brandissant des slogans anti-gouvernementaux. Les CRS ont réussi à déloger les manifestants par la force. Dans une vidéo publiée par les Jeunes communistes, on voit des échanges particulièrement violents entre policiers et étudiants.
A Nancy (Meurthe-et-Moselle), les étudiants – une centaine – étaient également mobilisés contre la loi Travail. Aucun dérapage et aucune interpellation n’a été effectuée, selon la police.
Une lycéenne de 18 ans a été légèrement blessée à la tête au cours de la manifestation strasbourgeoise alors qu'un cordon de CRS délogeait de jeunes manifestants ayant brièvement tenté de bloquer les marches d'accès à la faculté de droit. Les forces de l'ordre avaient également essuyé quelques jets de projectiles.
- Valls refuse le retrait du texte malgré la mobilisation -
Les autorités ont comptabilisé environ 69.000 manifestants dans toute la France, tandis que le principal syndicat étudiant a recensé 150.000 jeunes au niveau national. La semaine dernière, la première journée de mobilisation avait réuni 224.000 personnes selon la police, 500.000 dont 100.000 jeunes d'après l'Unef.
"La mobilisation a pris de l'ampleur par rapport au 9 mars", s'est réjouie l'Unef, jugeant qu'il est "plus que jamais nécessaire de retirer le projet de loi pour entamer de réelles concertations".
"Il n'y a aucune raison de demander le retrait" du texte, a répondu Manuel Valls. Le Premier ministre a demandé aux jeunes "de regarder avec attention le texte, les évolutions" annoncées lundi "après un dialogue très riche avec les partenaires sociaux et les organisations étudiantes".
Le ministère de l'Education nationale a décompté 115 lycées bloqués en France dans la matinée, totalement ou partiellement, sur 2.500 lycées publics. Les organisations lycéennes en ont recensé 120 à 200, saluant une mobilisation "largement" supérieure à celle du 9 mars.
La police a procédé à l’interpellation de 28 personnes dans le cadre de dérapages en marge des manifestations de jeudi.
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