Metz a transformé une église en discothèque à Pâques, entre innovation et polémique
La basilique Saint-Vincent de Metz (Moselle) s’est transformée en scène pour DJ pendant le week-end de Pâques réjouissant les fans d’électro mais moins des militants catholiques ultraconservateurs.
Pendant le week-end de Pâques, ce n’est pas le curé qui a officié dans l’immense basilique gothique Saint-Vincent de Metz, mais une succession de DJ. Ainsi, les DJ Qatataq, Mercure right now, Madar se sont succédé aux platines, ainsi que Mehdi C, qui a même arboré une énorme croix pendant son set. L’association Sutter Events a organisé cette «Metz Electronique» dans une basilique désacralisée qui n’appelle plus ses fidèles depuis 2012. Une occasion pour les organisateurs d’événements de transformer cette ancienne église en temple du son électro.
Une fête loin de l’esprit rangée de Pâques qui n’a pas vraiment séduit tout le monde. « Personnellement, je n’aime pas trop cette musique. «Ouvrir l’église à l’art et la culture est une bonne chose, mais il ne faut pas y faire n’importe quoi», assure Anne-Marie Klein, vice présidente des Amis de la basilique Saint-Vincent qui organisent régulièrement des visites de l’édifice, dans la presse locale. Sur internet, de nombreux articles écrits par des sites d’extrême droite et proches des milieux catholiques radicaux fustigent l’initiative. Certains évoquant une «inquiétante» forme de recul du christianisme en France. Certains déploraient la statue du Christ encore présente dans la basilique au milieu des fêtards entraînés par les rythmes de la musique techno.
- "Ils auraient pu enlever la statue du Christ" -
En 2010, lors de la Nuit-Blanche, la basilique avait déjà accueilli dans ses murs et sous ses vitraux une vaste opération culturelle éloignée de toute référence religieuse. Chapelier Fou mixait au milieu des ballons roses géants d’Anya Gallacio. Pour l’association Suter Events qui ambitionne de démocratiser davantage la musique électro à Metz, la basilique n’a plus de vocation à accueillir des fidèles. De plus, selon elle, l’ambition est de montrer que ce type de musique se démocratise dans la ville. Outre ce type de manifestation éphémère, on peut citer le site de TCRM-Blida où collaborent de nombreux artistes de tous horizons ou encore la BAM (Boîte à Musique de Borny ou les Trinitaires qui accueillent souvent des concerts électro.
Ce type d’initiative sera sans nul doute renouvelé à Metz malgré la polémique. Objectif : ouvrir le débat sur la place de l’électro dans une ville en pleine mutation culturelle depuis l’ouverture de Pompidou en 2010. Outre six éditions de Nuit Blanche désormais abandonnée, la ville a tenté plusieurs manifestations insolites mêlant parfois art contemporains, lieux insolites et musique. Les vidéos publiées par l’organisateur sur les réseaux sociaux ont été visionnées plus de 400 000 fois.
3Commentaires