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Grand-Est: pour François Hollande, "l’Alsace n’existe plus"
Metz -
18/04/2016 11h01
Politique
François Hollande et Angela Merkel discutent avec des jeunes franco-allemands à Metz (Moselle), jeudi 7 avril 2016
Le chef de l’Etat aurait assuré en aparté et sur le ton de la plaisanterie que «l’Alsace n’existe plus» en raison de la naissance de la nouvelle région fusionnée Grand-Est. Une déclaration qui ne plaît pas aux défenseurs de l’identité alsacienne qui étaient opposés à la réforme territoriale.
François Hollande aurait assuré que «l’Alsace n’existe plus» à deux jeunes alsaciens rencontrés lors d’un sommet franco-allemand de Metz (Moselle) il y a deux semaines, rapporte la presse locale Les Dernières Nouvelles d’Alsace (DNA). A deux jeunes qui participaient à une rencontre avec M. Hollande et Mme Merkel, le président de la République aurait lancé cette formule «sur le ton de la plaisanterie» mais qui n’est pas dû goût de tous.
Les deux jeunes assurent que «après les discussions officielles, nous avons réussi à nous faufiler afin d’évoquer avec François Hollande l’outil de dialogue que constitue le PAJ entre les élus et la jeunesse alsacienne, ses enjeux et les difficultés par rapport à la grande région», c’est à ce moment que M. Hollande aurait lâché cette «boutade».
Une «plaisanterie» qui n’a pas été du goût du collectif Les Alsaciens réunis qui avaient vertement manifesté contre la fusion de l’Alsace avec la Champagne-Ardenne et la Lorraine. «Sur le ton manifestement du mépris et du pseudo humour qui semble le caractériser mais qui ne fait plus rire grand monde, le Président de la République répondait à une question relative au Parlement alsacien des jeunes (PAJ) au sein de la grande région» écrit le collectif dans un communiqué publié ce dimanche.
- Valls avait froissé en assurant qu'il n'y a pas de "peuple alsacien" -
Le collectif poursuit : «il n’y a aucune fatalité. L’Alsace existe à travers le peuple alsacien qui doit le faire savoir haut et fort à ceux qui nous gouvernent avec tant de mépris. Une participation la plus large possible sera un message fort adressé aux locataires, temporaires, du Palais de l’Elysée et de l’Hôtel de Matignon» fustigent les Alsaciens réunis.
Manuel Valls avait également froissé les alsaciens en assurant «qu’il n’y avait pas de peuple alsacien». En octobre dernier à l’Assemblée nationale, M. Valls avait déclaré «il n’y a pas de peuple alsacien. Il n’y a qu’un seul peuple français. Et dans la réforme que nous menons, je serai extrêmement attentif à ce qu’il n’y ait pas de dérive. Nous constituons de grandes régions ; nous devons tenir compte évidemment de l’histoire et de la culture, et je sais combien en Alsace et en Moselle il y a le poids de l’Histoire, et nous devons être respectueux de cela et de la tradition d’ouverture de votre région (…) Mais en revanche, je m’opposerai avec la plus grande détermination à ce que tout projet vise à défaire notre pays et la Nation. La France est une et indivisible».
Le mouvement a prévu un rassemblement à Strasbourg le 30 avril prochain pour dire son opposition à la construction de la nouvelle région Grand-Est. La veille, le 29, les élus du Conseil régional auront acté le nouveau nom qui sera Grand-Est. Philippe Richert, président (Les Républicains) de la nouvelle région avait déjà assuré que la mention Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine serait conservé avec le nouveau nom de la région.
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