Hausse d’impôts: Metz Métropole sur le podium national, l’agglo se défend

Economie

Le quartier de l'Amphithéâtre, une nouvelle ville dans la ville actuellement en plein chantier à Metz (Moselle). (PHOTO: DR)

L’observatoire SFL-Forum (pour la gestion des villes et des collectivités territoriales) a publié une enquête très fouillée sur la fiscalité des grandes collectivités locales en 2016. Il se penche notamment sur la fiscalité des métropoles et principales agglomérations du pays alors que les avis d’impositions arrivent en ce moment dans vos boîtes mail et boîtes à lettres. La taxe foncière, la taxe d’habitation, la cotisation foncière des entreprises (CFE) et leur évolution sont passés au crible par cette enquête.

Les habitants de Metz Métropole, cet automne, voient leur taxe foncière augmenter de 91,7% et leur taxe d’habitation est de 9,9%. A part Nantes, aucune agglomération n’a autant augmenté sa taxe foncière en cette rentrée. Selon les situations fiscales des foyers, la hausse est comprise entre une dizaine à une centaine d’euros selon la surface et les revenus. Nantes Métropole a fait pire avec une hausse de 872 % pour la taxe sur le foncier bâti et de 18,5 % pour la taxe d’habitation. Metz Métropole avait voté 6 millions d’euros de pression fiscale en plus touchant tant les entreprises que les ménages. Jean-Luc Bohl, président (UDI) de Metz Métropole avait défendu – tout comme son vice-président (PS) et maire de Metz Dominique Gros – une hausse des impôts face à la baisse des dotations de l’Etat et aux investissements de la future communauté urbaine.

Ce même observatoire donne d’autres informations qui permettent de relativiser cette spectaculaire hausse de la rentrée 2016. Ainsi, le taux d’imposition des habitants de Metz Métropole concernant leur taxe foncière reste inférieur à la moyenne des 41 agglomérations du pays. Avec 19,3% de taux d’impôts locaux sur le foncier bâti, Metz est parmi les agglomérations les moins taxées et reste loin devant la moyenne nationale qui s’élève à 26%. L’agglo la plus taxée est Grenoble avec 38%. Pour les locataires notamment qui paient la taxe d’habitation, Metz se situe au milieu du tableau avec 29,06% de taux cumulé.

- Baisse de dotations de l'Etat et investissements -

Sur sa page Facebook, l'agglomération de Metz Métropole tente de se défendre. (PHOTO: CAPTURE D'ECRAN).

Metz Métropole s’est notamment défendu sur les réseaux sociaux après la une du quotidien local qui revient sur cette étude SFL-Forum. Dans un graphique publié en reprenant les codes graphiques du journal messin, elle explique que Metz Métropole est loin derrière la plupart des agglomérations françaises quant au taux d’imposition de la taxe foncière, même devant la métropole du Grand Nancy. Avec ce titre «Impôts: il fait bon vivre à Metz», l’agglomération a tenté de répondre – de manière décalée – à la une du Républicain Lorrain qui préférait «Hausse d’impôts: Metz Métropole au top…».

«La hausse des impôts de Metz Métropole est un véritable matraquage fiscal sur une population déjà lourdement frappée par les hausses d'impôts incessantes depuis 2012» a dénoncé Emmanuel Lebeau, conseiller municipal et communautaire Divers droite qui assure que «cette stabilité fiscale est possible». Pour le Front national, cette hausse d’impôts représente «le bilan catastrophique de ces élus UMPS si dédaigneux envers le FN. La voilà, leur expérience, leur compétence» a fustigé Françoise Grolet (élue FN).

Jean-Luc Bohl, président de l’agglomération avait expliqué que cette hausse d’impôts permettait de «conserver des services de qualité pour les habitants tout en continuant à investir». Le maire (Les Républicains) de Thierry Hory avait quant à lui visé la «baisse importante des dotations de l’Etat», expliquait le vice-président de l’agglomération chargé des finances.