Une pétition demandant "l’indépendance" de l’Alsace recueille déjà 20 000 signatures

Politique

La ville de Strasbourg compte bien peser dans la fusion des régions et le mariage Alsace-Lorraine souhaité par François Hollande. Le président (UMP) de l'Alsace et le maire (PS) de Strasbourg ont tout fait pour éviter une fusion à trois régions et comptent faire pression en faveur de la capitale européenne. PHOTO : ILLUSTRATION/ Leonid Andronov/ LORACTU.fr

Des autonomistes alsaciens ont lancé une pétition qui compte déjà plus de 20.000 signatures, avec laquelle ils espèrent obtenir la tenue d'un référendum contre le mariage de la région Alsace avec la Lorraine et Champagne Ardenne, a-t-on appris jeudi auprès des intéressés.

Objectif d’au moins 127 000 signatures

Les responsables de cette pétition, qui se présentent comme des partisans d'une "protection sociale, économique, culturelle et géographique de l'Alsace", espèrent d'ici au 31 mars recueillir les signatures d'au moins 10% des électeurs alsaciens, soit 127.000 signataires, pour obtenir l'organisation d'un référendum local avant le mois de juin.

La pétition, lancée il y a deux semaines sur internet (www.rotunwiss.eu), a recueilli pour l'heure plus de 20.000 signatures de personnes qui se déclarent favorables à ce "que la région Alsace sollicite l'Etat pour expérimenter une nouvelle organisation territoriale en Alsace", a indiqué à l'AFP Jean-Michel Ritter, l'un des organisateurs.

Des élus UMP signataires 

Plusieurs conseillers généraux, dont le président du Conseil général du Haut-Rhin Charles Buttner et le maire UMP de Sélestat Marcel Bauer ont signé le document, ainsi que les députés UMP du Haut-Rhin Laurent Furst et Jean-Louis Christ, a-t-il précisé.

Sans remettre en cause la loi sur la réforme des régions, les instigateurs de cette pétition souhaitent dans le cadre de la réforme territoriale "une organisation propre à l'Alsace" et affirment s'appuyer sur un article du code général des collectivités territoriales qui stipule que 10% du corps électoral peut saisir la Région pour lui demander d'inscrire "l'organisation d'une consultation" à son ordre du jour.

"Si nous ne faisons rien au 1er janvier 2016, la région Alsace va intégrer l'Alca"

"Nous ne remettons pas en cause la loi sur la réforme des régions (...) Mais si nous ne faisons rien au 1er janvier 2016, la région Alsace va intégrer l'Alca (la grande région Alsace-Lorraine-Champagne Ardenne prévue par la réforme territoriale entérinée par le Parlement, NDLR)", a précisé Jean-Michel Ritter.

Ce patron d'une société spécialisée dans les voitures électriques basée à Sélestat (Bas-Rhin) s'était fait connaître en décembre en déposant, à l'Institut national de la propriété intellectuelle, une série de slogans autonomistes parmi lesquels "Elsass frei" (Alsace libre en dialecte alsacien), dans le but selon lui d'empêcher leur usage malveillant.

(Avec AFP)