Le sénateur-maire UMP de Woippy est d’accord pour "doubler" le nombre de mosquées en France
Le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) Dalil Boubakeura récemment demandé le doublement du nombre de mosquées en France dans les deux ans. Le sénateur-maire UMP de Woippy François Grosdidier a été le premier élu de France à construire une mosquée financée par des fonds publics.
François Grosdidier, sénateur-maire UMP de Woippy en Moselle, a assuré sur BFM-TV lundi qu’il était d’accord pour doubler le nombre de mosquées en France, comme le demande le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) Dalil Boubakeur. Il souhaite doubler le nombre de mosquées d'ici à deux ans pour pallier le manque de lieux de culte.
Pour les «7 millions de musulmans» de France, les mosquées actuelles «ne suffisent pas», a-t-il souligné sans préciser le financement de ces constructions. «Le gouvernement cherche à éviter le financement des mosquées par des États étrangers. Rappelons aussi que la loi de 1905 ne permet pas à la puissance publique d'intervenir. Alors, comment doubler le nombre de mosquées en France ?» a estimé le sénateur-maire UMP de Moselle.
Une mosquée financée par la ville à Woippy
La ville de Woippy a été la première en France à financer uns moquée. Le concordat d’Alsace-Moselle qui s’applique dans la ville de François Grosdidier ne sépare pas l’Etat et les cultes catholiques, protestants et israélites. Comme la loi de 1905 ne s’applique pas, les élus peuvent financer les cultes dont le culte musulman. «Quand je suis arrivé à la mairie, en 2001, les musulmans disposaient d’une petite pharmacie d’une capacité de 50 ou 60 places, qu’ils avaient achetée» affirme M. Grosdidier. Une capacité très insuffisante, sachant que les fidèles de l’islam représentent 45% des 14 000 habitants de la commune.
Le coût pour la commune : 3 millions d’euros dans une enveloppe globale de 100 millions d’euros pour rénover la ville et ses quartiers dits sensibles. Depuis août 2008, 1 200 fidèles peuvent quotidiennement prier dans une salle adaptée située dans un quartier de Woippy. L’élu de Moselle s’est d’ailleurs battu lorsqu’il était député pour faire reconnaître la religion musulmane dans le concordat d’Alsace-Moselle ou de permettre aux collectivités locales en France de financer et de construire des lieux de culte «lorsque les conditions d’exercice du culte répondant à un besoin d’une partie substantielle de la population ne sont pas remplies». Sans succès.
"Doubler le nombre de mosquées en France d’ici deux ans"
Les mosquées actuelles «ne suffisent pas» pour les «sept millions de musulmans» de France, a souligné le président du CFCM, alors que les estimations du nombre de musulmans en France varient de 4 à 5 millions. «Il y a beaucoup de salles de prières, de mosquées inachevées, et il y a beaucoup de mosquées qui ne sont pas construites, je pense qu'il faut le double de mosquées», a insisté celui qui est également recteur de la mosquée de Paris.
«Nous avons 2 200 mosquées. Il en faut le double d'ici deux ans», a-t-il dit.
Le porte-parole de la conférence des évêques de France, Mgr Ribadeau-Dumas, a jugé dimanche "légitime" la volonté du président du Conseil français du culte musulman de doubler le nombre de mosquées en France. «Les musulmans doivent, comme les chrétiens et les juifs, pratiquer leur religion», a-t-il dit sur Europe 1.
"Une provocation", estime le FN
Le Front national a dénoncé une «provocation» «Je crois que ce n'est pas motivé par le besoin de mosquées mais par les règles internes du CFCM, mis en place par Nicolas Sarkozy : plus vous avez de mètres carrés de mosquées, plus vous avez d'influence» a assuré Florian Philippot, numéro 2 du FN.
«On sait qu'il y a un jeu d'influence entre les pays étrangers qui financent les mosquées, l'Algérie, le Maroc, l'Égypte, l'Arabie saoudite», a ajouté Florian Philippot. «Toutes les mosquées ne sont pas des lieux de radicalisation mais 100 % des lieux de radicalisation sont des mosquées», a dénoncé M. Philippot, pour qui dans les «filières djihadistes, il y a souvent une mosquée, des prêches radicaux (…)».
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