A Nancy, Julien Bourin, virtuose des fourneaux
A 37 ans, Julien Bourin, qui s’est fait connaître dans «Le Meilleur Pâtissier» sur M6 profite de sa nouvelle notoriété pour s’investir davantage derrière les fourneaux. Le professeur de musique voudrait à terme vivre d’une passion qui s’est imposée progressivement.
Sourire en coin, l’œil rond, l’allure impeccable, le passionné de cuisine ne donne pas rendez-vous dans une pâtisserie. Derrière ses baguettes dans un restaurant japonais de la cité ducale où il est installé depuis une quinzaine d’années, Julien revient sur son aventure télévisuelle. Pas encore «blasé» de cette belle notoriété, le pâtissier qui est passé à côté du titre suprême ne regrette pas. «L’émission m’a permis de faire des rencontres inédites, de côtoyer de grands chefs. Je voulais le faire. J’avais quelques doutes intérieurs avant de me lancer mais j’ai foncé» affirme-t-il. Poussé par des amis, il fait rapidement ses preuves devant les caméras de M6 et ses 4 millions de téléspectateurs.
Une passion transmise par son père
Professeur de flûte à Nancy, Julien aborde la pâtisserie comme une partition de musique. «La pâtisserie comme la musique demande de la rigueur, de la concentration» compare le trentenaire qui passé son enfance en Champagne-Ardenne. «Faire de la scène pour mon métier m’a aussi permis de bien réagir face aux caméras pendant le tournage de l’émission» révèle le passionné de pâtisserie. Une enfance qu’il passera dans une famille qui aime manger et cuisiner. Julien va être bercé au rythme des petits plats de sa « nounou» qui s’occupait d’une fratrie de neuf enfants. Son père qui est un passionné de cuisine va lui transmettre sa passion. L’oncle de Julien qui gère un restaurant est régulièrement appuyé par son frère en cuisine. «Mon père l’aidait souvent derrière les fourneaux. Lors de son décès en 2008, la cuisine m’a permis de faire le deuil. J’ai récupéré ses outils de cuisine et j’ai commencé à m’y mettre… Je me suis presque senti obligé de perpétrer la passion de mon père» confie-t-il.
Rapidement ses amis raffolent de ses Forêt Noires, macarons, de ses babas au rhum ou de ses tartes aux fraises ou au citron. «Je me suis consacré de plus en plus à la pâtisserie. Je prends de plus en plus de plaisir à concocter des recettes pour ceux que j’aime» confie-t-il. Après l’émission, Julien s’est rendu compte qu’il devait encore apprendre. «L’émission n’a pas permis de suivre des cours intensifs. J’envisage donc de passer un CAP de pâtisserie pour être pris chez un pâtissier expert. Je n’ai pas encore la prétention de vouloir ouvrir ma propre affaire» assure-t-il, les pieds sur terre.
Des tweets homophobes pendant l’émission de M6
Depuis sa participation à l’émission «Le Meilleur Pâtissier», Julien enchaîne les séances de dédicaces et les prestations commerciales. «L’émission m’a offert une notoriété, une légitimité» se réjouit-il. Plus les épisodes passent et plus les téléspectateurs s’attachent au personnage. Des milliers de messages affluent sur les réseaux sociaux, des nancéiens veulent leur selfie dans le tram… «Au début c’est surprenant, mais on s’y habitue rapidement, on se prend au jeu. Je me montre le plus disponible possible». Diffusée à l’automne 2014, les retombées de l’émission sont toujours aussi importantes au printemps 2015. Seul bémol pour le musicien passionné de classique : des centaines de messages homophobes circulent sur Twitter pendant la diffusion de l’émission. «La haine et la violence des messages m’a forcément touché au départ mais on finit par l’accepter, ne pas tout prendre au premier degré» affirme le nancéien.
Julien a participé à l’élaboration du Livre du Meilleur Pâtissier édité par M6 où les 11 participants y détaillent leurs recettes. «J’ai aussi le projet d’un livre personnel de recettes basé sur la pâtisserie régionale. Avec de belles photos de produits régionaux» ambitionne Julien qui continue chaque jour de s’adonner à cette passion… dévorante.
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