Le village de Tantonville en Meurthe-et-Moselle refuse l’accueil de 37 migrants
Un nouveau village rural de Lorraine doit gérer une population globalement hostile à l’accueil de migrants en provenance de Calais. Pour désengorger la «jungle», le gouvernement a décidé de répartir des groupes de migrants dans plusieurs petites communes du pays.
Après Arry (Moselle), Etival-Clairefontaine et Coussey (Vosges) ou encore Pexonne (Meurthe-et-Moselle), une nouvelle commune est confrontée à la décision de l’Etat qui voudrait héberger des migrants de Calais sur un site privé. Le petit village de Tantonville, 670 habitants, situé à une trentaine de kilomètres de Nancy doit accueillir 37 migrants cette semaine. La préfecture de Meurthe-et-Moselle a prévu l’hébergement de cette trentaine de soudanais partis de la «jungle» de Calais dans le château du Clos qui a été mis à disposition de l’Etat par la caisse d’activités sociales d’EDF-GDF (aujourd’hui Engie pour GDF). Cet hébergement provisoire durant l’hiver ne passe pas dans ce village qui a placé le PS en tête aux dernières départementales.
«On n’en veut pas ! 37 migrants, c’est beaucoup trop par rapport à la population de Tantonville… » affirme le maire de cette commune rurale, cité par L’Est Républicain. Un conseil municipal extraordinaire se réunira ce mardi soir pour se prononcer sur l’accueil des migrants qui pourrait bien être rejeté par les élus comme ce fut le cas à Etival dans les Vosges. Le préfet du département avait donc dû renoncer et faire héberger les migrants dans un autre village du département à Coussey dont l’arrivée est prévue ce mardi.
"On n’en veut pas ! 37 migrants, c’est beaucoup trop", s’insurge le maire
Le député (PS) Dominique Potier a tenté de rassurer la population, assurant que les migrants ne seront pas seuls dans ce château. Sur le nombre, il n’est pas certain selon lui qu’ils seront bien 37. Il s’agit du nombre de places disponibles. Le maire s’inquiète de possibles débordements, de la présence de gendarmes et surtout d’activités qui manquent dans une commune où commerces et emplois manquent. «Il n’y a que trois bus par jour qui vont à Nancy» plaide le maire qui s’oppose à leur venue.
Cette venue de migrants fait écho à d’autres cas dans la région. En Moselle, dans les Vosges ou en Meurthe-et-Moselle, l’arrivée d’une dizaine à une trentaine de personnes selon les cas provoque à chaque fois une division de la population et un agacement des élus qui sont en général consultés à la dernière minute. Dans les faits, les maires ne peuvent pas refuser l’accueil des réfugiés puisque le gouvernement a demandé aux préfectures de trouver des lieux privés mis à disposition de l’Etat et dont la gestion quotidienne sera effectuée par des associations caritatives. Selon le ministère de l’Intérieur, 1 000 migrants de la «jungle» de Calais où vivent plus de 6 000 personnes dans des conditions indignes ont accepté d’être hébergées ailleurs en France le temps de l’hiver.
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