A Nancy, le commerce de centre-ville veut devenir le "réseau social du réel"
La ville de Nancy et les Vitrines de Nancy ont présenté lundi les premières actions concrètes mises en place pour redynamiser le commerce de centre-ville. Comme dans toutes les grandes agglomérations, Nancy n’échappe pas à une hémorragie de sa clientèle qui préfère la périphérie.
Le réseau social «du réel». Voilà comment Nicolas Mollet, développeur du centre-ville de Nancy, voit d’ici trois ans l’activité commerciale du centre de la cité ducale. «Contrairement à ce que l’on croit, les jeunes ne boudent pas le commerce d’hyper-centre. Au contraire. Ils le voient comme un réseau social du réel». Ce lundi, la ville de Nancy et l’association des Vitrines ont présenté de concert leurs premières notes de musiques afin de composer la bonne partition qui, espèrent-ils, relancera le centre-ville confronté à la concurrence des zones commerciales et du e-commerce.
Plusieurs actions sont menées de front pour rappeler aux nancéiens et aux touristes que «le centre-ville de Nancy est le premier centre commercial de la région Lorraine» souligne Sylvie Petiot, première adjointe de M. Hénart et chargée de l’économie et du commerce. Un logo «le shopping style, c’est Nancy-Ville» a été présenté ainsi que l’édition d’un sac-shopping qui sera proposé aux commerçants et l’édition d’un plan de centre-ville. «J’ai été étonné qu’il soit si difficile de se procurer un plan à Nancy» relève Nicolas Mollet, récemment recruté par la municipalité pour développer le centre-ville. «A l’heure du digital et des smartphones, l’usage du plan (qui sera réalisé par PURE REGION, éditeur de LORACTU.fr, NDLR) est toujours d’actualité. Les plus grandes métropoles françaises ont en un» assurent M. Mollet et Sébastien Sébastien Duchowicz, président des Vitrines. Le plan et le sac seront distribués dès le mois de septembre 2016.
Le développement du centre-ville est un véritable enjeu politique pour Laurent Hénart (UDI) qui en avait fait l’un des enjeux de la campagne des municipales. Régulièrement critiquée par l’opposition, la municipalité a de nouveau défendu un taux de vacances de cellules «relativement faible». En 2014, lors de l’arrivée de M. Hénart à la mairie, sur plus de 3 100 commerces dans la ville, un peu plus de 160 cellules étaient vides. «Aujourd’hui la vacance commerciale pèse 8% environ sur la ville et 5,5 à 6% au centre-ville» selon Sylvie Petiot. Au total le centre-ville représente 1 300 commerçants dont 300 enseignes nationales et internationales et 1 000 indépendants. «Les marques, les concepts veulent réintégrer les centres-villes» assure M. Mollet.
- Une vingtaine d'actions à mener cette année -
Avec l’arrivée récent de Burger King, la rénovation de l’historique centre Saint-Sébastien ou encore l’arrivée prochaine en cours de discussion avec Starbucks, la ville assure que son centre-ville continue d’attirer. «Les discussions pour que Basic Fit, une salle de fitness, (dans l’ex- Poste Centrale derrière l’hôtel de ville) ont duré 2 ans» relève l’adjointe au maire. «C’est très rare que les villes imaginent un marketing propre à leur centre-ville» notent Mme Petiot et M. Mollet.
Une expérimentation mise en place par la ville et la boutique de gestion Alexis permettra de proposer à des porteurs de projets commerciaux de louer une cellule de 30m2 située au 68 Grand-rue dans la ville veille. «Les candidatures vont être lancées. Alexis sous-louera à un jeune entrepreneur sélectionné par un jury pour pouvoir bénéficier de cette surface commerciale dont le loyer est modéré». Objectif : faciliter les démarches et ne pas tuer dans l’œuf les porteurs de projets. «Le plus difficile pour un commerçant débutant est de se payer son local» regrette Sylvie Petiot. Ce concept de «commerce à l’essai» a pour vocation de pérenniser l’activité commerciale en ville.
Pour faire la promotion du centre-ville, les deux prochains week-ends (25 et 26 juin, 2 et 3 juillet) permettront aux commerces d’ouvrir le dimanche en même temps que les soldes d’été et la braderie estivale. Le tarif des parkings en ouvrage sera de 4 euros (tarif unique) ces samedis et gratuits ces dimanches (sauf Saint-Sébastien, Thiers et Saint-Léon).
Au total, la majorité municipale affirme vouloir mettre en place 36 actions réparties sur 3 ans (2016, 2017 et 2018) dont 19 cette année pour développer son centre-ville.
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