Gare TGV de Vandières : ce qu'il faut savoir en cinq questions
La gare TGV Lorraine de Louvigny.
Crédits photo : DR
Le président (PS) de la région Lorraine souhaitait l’organisation d’une consultation pour connaître l’avis des lorrains sur une possible construction d’une nouvelle gare TGV à Vandières (Meurthe-et-Moselle). Un vote qui devrait se dérouler en février 2015, dans toutes les communes de la région.
Quand aura lieu la consultation, sorte de référendum local ?
Le scrutin aura lieu dimanche 1er février 2015 de 8h à 18h. Les électeurs lorrains devront répondre par « oui » ou « non » à la question suivante : «La gare d’interconnexion TGV-TER de Vandières, dont la construction a été reconnue d’utilité publique en 2011 par décret, peut être réalisée sans être supportée par une contribution nouvelle des collectivités publiques. Compte tenu de cette possibilité sur le plan financier, pensez-vous que le Conseil Régional de Lorraine puisse s’engager dans sa réalisation et dans la transformation de Louvigny en gare de fret TGV ?».
Pour participer chaque électeur lorrain pourra se rendre dans son bureau de vote habituel.
Comment s’informer sur ce projet de consultation ?
Un dossier d’information sera mis à disposition du public à l’Hôtel de Région (place Gabriel Hocquard à Metz) ainsi que dans les mairies des communes chefs-lieux de canton de la région. Il sera également accessible sur www.lorraine.eu. Le public sera informé de cette mise à disposition par voie de presse, quinze jours au moins avant le scrutin.
Une campagne débutera le 2ème lundi avant le scrutin et viendra compléter l’information. Elle permettra à chaque groupe d’élus, parti, ou groupement politique de faire usage des supports de communication de la Collectivité Régionale pour faire valoir ses arguments.
Conformément au protocole additionneldu 7 novembre 2000, la réalisation de la gare Lorraine d’interconnexion TGV/TER de Vandières fait partie intégrante de la deuxième phase de la Ligne à Grande Vitesse Est Européenne (LGV Est Européenne), reliant le cœur de la Lorraine à Strasbourg.
Combien coûtera la gare TGV de Vandières ?
Le financement de la réalisation de la gare Lorraine d’interconnexion TGV/TER de Vandières sera intégralement assuré par la Taxe Intérieure de Consommation sur les Produits Energétiques dite « TICPE Grenelle », instaurée par l’Etat depuis le 1er janvier 2011. Les recettes fiscales issues de cette taxe ne peuvent uniquement être affectées au financement de grands projets d’infrastructures de transport durable comme la LGV Est Européenne en Lorraine.
Le président Masseret souhaite boucler le financement de la gare TGV de Vandières d’ici la fin de l’année 2014 pour un achèvement des travaux d’ici 2020 qui doivent débuter «courant 2015». La gare TGV nouvelle génération coûtera 120 M€ sans compter les 35 millions d’euros déjà dégagés pour la construction d’une même gare à Louvigny (Moselle), à quelques kilomètres seulement de la future installation. La gare sera en grande partie financée par la région puis par l’Etat et enfin les départements de Meurthe-et-Moselle, de la Meuse et des Vosges qui sont favorables à la nouvelle gare TGV/TER. La Moselle s’y oppose estimant que la gare TGV de Louvigny est déjà suffisante. Cette gare devrait d’ailleurs à terme devenir une gare de fret pour les trains de marchandises. Mais aucune solution officielle n’a été trouvée.
Que pourrait devenir la gare TGV de Louvigny située à 20 km ?
Louvigny sera au moment de la livraison de la gare Lorraine d’interconnexion TGV/TER de Vandières à horizon 2020, destinée à faire de la Lorraine le point central d’un couloir ouest-est européen de frêt ferroviaire à grande vitesse. Sa localisation à proximité immédiate du centre régional de la Poste et de l’aéroport régional Metz-Nancy Lorraine (EPMNL), lui confère un atout important sur cette vocation et placera la Lorraine au carrefour des flux transeuropéens.
Qui s’oppose au projet, qui est pour ?
La gauche en partie (PS, PC) a voté pour la tenue de cette consultation tandis que les Verts se sont abstenus assurant toutefois être favorables au projet de la future gare TGV. La droite et le centre ainsi que le Front National se sont opposés au projet de consultation et à l’idée de la nouvelle gare, pointant du doigt une dépense «folle». Le Conseil économique et social de Lorraine s’est également opposé à l’idée d’une consultation des habitants de Lorraine.
Le CESE quant à lui a été saisi en amont afin d’apporter un avis sur l’opportunité d’une telle consultation préalable des électeurs. La seconde Assemblée régionale émet sur ce point un avis défavorable «pour quatre raisons» se justifie Roger Cayzelle dans un communiqué. Pour lui, «le contexte économique et budgétaire actuel orientera la consultation citoyenne vers une réponse négative guidée uniquement par l’objectif de réduction des dépenses publiques» prévient-il. «La question de la consultation associe la réalisation de la gare de Vandières à la reconversion de la gare de Louvigny alors que les deux projets ne se situent pas au même stade d’avancement : le plan de financement du projet de Vandières est bouclé et l’enquête publique a déjà eu lieu alors qu’aucun élément d’étude d’opportunité ou de faisabilité de la reconversion de la gare de Louvigny n’a été porté à connaissance à ce jour. Aucun information ne permet de guider le choix des citoyens sur ce sujet, le risque d’un débat caricatural autour du thème des « deux gares » est bien réel» s’alarme le Conseil économique et social de Lorraine, dans un communiqué.
Pour Nadine Morano qui conduit l’opposition de la droite et du centre en Lorraine, le projet de Vandières est un «gâchis d’argent public». Ainsi, selon la députée européenne UMP, si la réponse du référendum est négative, Jean-Pierre Masseret «devrait démissionner». «On va demander l’avis aux lorrains, mais pas forcément la suivre. Cela n’a pas la valeur d’un référendum. Cette consultation c’est 285 000 euros d’argent public ! C’est une action politicienne à quelques semaines des régionales» s’offusque la chef de file de l’opposition.
«La gare d’interconnexion de Vandières est un projet utile à tous les Lorrains, ainsi que cela a été décidé par tous les acteurs» estiment les présidents des départements de la Meuse, de la Meurthe-et-Moselle et des Vosges. Malgré leurs étiquettes politiques différentes, les trois départements s’accordent sur ce chantier gigantesque à 100 millions d’euros.
Pour le vice-président du département de la Moselle, «alors que la dette s’accroît, que les déficits se creusent, l’Etat apporterait sa caution à la construction d’une gare inutile, d’accès routier très difficile, au moment même où la SNCF, pour cause de TGV trop cher, s’apprête à fermer des gares» déplore-t-il. «Les recettes que devaient apporter «Ecomouv» sont mort-nées. M. Eckert se moque du monde et joue sa «com.», il sera probablement le chef de file socialiste lors des prochaines élections régionales» prédit-il.
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