Déchets radioactifs en Lorraine: délibéré reporté au 27 mars dans le procès de l'Andra
La justice a repoussé au 27 mars sa décision dans le procès de l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), assignée par des antinucléaires autour d'un projet controversé dans la Meuse, a-t-on appris mercredi de sources concordantes.
A l'issue de l'audience lundi, les juges du tribunal de grande instance de Nanterre (Hauts-de-Seine) avaient mis leur décision en délibéré au 26 mars. Elle sera finalement rendue le 27, ont déclaré à l'AFP l'avocat de l'Andra, Me Jean-Nicolas Clément, et un porte-parole du réseau Sortir du Nucléaire.
Ce réseau et cinq associations locales, qui assignaient lundi l'Andra pour "faute", l'accusent d'avoir "menti" en minimisant le potentiel géothermique du sous-sol de Bure, petit village de la Meuse, pour faciliter l'implantation d'un futur centre de stockage de déchets radioactifs dans cette zone rurale aux confins de la Haute-Marne.
Baptisé Cigéo, ce tombeau, enfoui à 490 mètres sous terre dans une roche argileuse imperméable, doit accueillir les résidus radioactifs les plus dangereux. Y seraient enfouis 3% seulement des déchets nucléaires produits en France, mais concentrant à eux seuls plus de 99% de la radioactivité et pouvant rester nocifs plus d'un million d'années.
Le projet n'est pas encore validé: l'Andra vise un décret d'autorisation à l'horizon 2020 puis un démarrage progressif de l'exploitation à partir de 2025.
Or, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) exclut une telle entreprise sur tout site en France présentant "un intérêt particulier" pour la géothermie.
Depuis plus de 11 ans, les associations anti-Cigéo tentent donc de démontrer le potentiel "exceptionnel" des nappes souterraines d'eau chaude de Bure et accusent l'Andra de l'avoir volontairement dissimulé. L'Agence, pour sa part, réfute les accusations de mensonge et répète que le potentiel géothermal de Bure est "banal, commun" et en aucun cas "particulier".