Explosion mortelle chez Total/Carling: l'ex-directeur nie avoir été au courant des problèmes
L'ancien directeur de la plateforme Total de Carling (Moselle) a nié jeudi avoir été au courant des problèmes techniques à l'origine de l'explosion mortelle d'un vapocraqueur en 2009, qui avait tué deux employés, à la barre du tribunal de Sarreguemines.
Très ému, il a confié que cette tragédie était "un drame et aussi une douleur pour (lui)", en adressant sa "compassion" aux familles des victimes.
Mais il a fermement nié avoir été informé de "risques terribles" qu'aurait encouru le personel de ce site classé Seveso.
"Je n'ai pas entendu parler de conditions horribles" de travail, "les problèmes techniques courants (n'étaient) plus de mon ressort", a assuré Claude Lebeau, 51 ans.
Des déclarations en contradiction avec les dépositions, quelques jours plus tôt, de plusieurs employés, qui avaient affirmé que le non-respect des procédures de sécurité pour le redémarrage de cette installation était connu de tous, et que les personnels étaient pressés par leurs supérieurs "d'aller vite" pour procéder au redémarrage d'urgence du vapocraqueur.
"Si c'était aussi dramatique, j'en aurais été informé", a ajouté l'ancien directeur qui connaissait bien le site mosellan, sur lequel il est arrivé en 1994, en tant qu'ingénieur en charge des vapocraqueurs.
Ces installations produisent à partir de pétrole distillé (naphta) des dérivés destinés à la fabrication de matières plastiques.
"Beaucoup me voient comme le responsable de vapocraqueur que j'ai été, mais quand on devient directeur, c'est un tout autre métier", a-t-il ajouté: "J'avais beaucoup d'autres choses à faire".
Le 15 juillet 2009, alors que les équipes s'affairaient depuis plusieurs heures pour rallumer le vapocraqueur, une explosion s'était produite, emportant Maximilien Lemerre, 21 ans, et Jerôme Griffoul, 28 ans.
Claude Lebeau encourt 5 ans de prison et 75.000 euros d'amende, et Total Petrochemicals France (TPF), en tant que personne morale, 375.000 euros d'amende pour "homicides involontaires".
Le procès s'achève vendredi.