Meuse: 7 ans de prison requis contre un chauffard qui avait tué une famille
Sept ans de prison ont été requis jeudi à Bar-le-Duc (Meuse) à l'encontre d'un chauffeur routier de 36 ans accusé d'avoir causé la mort de deux femmes et de leurs trois enfants en percutant leur véhicule, sous l'emprise de cocaïne.
"Je ne me souviens plus de rien, je ne me rappelle même pas être parti de chez moi, mais je pense ne pas avoir consommé de cocaïne ce jour-là", le 25 juillet 2014, a déclaré le prévenu à la barre, plaidant l'amnésie.
Victime d'un traumatisme crânien sévère, il avait été retrouvé inconscient et transporté à l'hôpital, où il est resté dans le coma pendant 4 jours.
Les cinq passagers de la voiture qu'il a percutée, deux soeurs d'une trentaine d'années, deux filles de 7 et 13 ans et un garçon de 10 ans, ont tous péri dans l'accident, survenu aux environs de 08H00.
Ils se rendaient à Biscarosse pour les vacances lorsque le chauffard a perdu le contrôle de son camion, traversé la chaussée et le terre-plein central, et percuté leur voiture à hauteur de Ménil-la-Horgne, sur la RN4.
De l'automobile, il n'est resté qu'un "tas de ferraille", selon un témoin direct de l'accident.
Les analyses médicales pratiquées dans le sang et l'urine du prévenu ont montré la présence de traces de cocaïne. Son avocat, Me Sébastien Schmitt, a demandé une information complémentaire, souhaitant que de nouvelles analyses soient pratiquées.
L'ambiance s'est tendue dans la salle à l'annonce de sa demande.
"On s'interroge sur la consommation de cocaïne du conducteur, la seule certitude pour moi, c'est que mes filles sont mortes", a lancé, en larmes, le père des deux enfants, montrant à la barre des photos des fillettes qu'il a présentées au prévenu.
Le compagnon de l'autre soeur et père du petit garçon tué s'est donné la mort le soir du drame.
Le procureur a requis la peine maximum, soit 7 ans de prison et annulation du permis de conduire avec interdiction de le repasser pendant 10 ans, à l'encontre du chauffeur, déjà condamné 6 fois entre 2002 et 2013, essentiellement pour des faits de vol ou liés aux stupéfiants.
En 2007, il avait notamment écopé d'une suspension de permis de 2 mois et d'une amende de 400 euros pour conduite sous l'emprise de stupéfiants.
Le procureur a aussi demandé à ce qu'il ne puisse plus exercer la profession de chauffeur routier. La décision est attendue dans l'après-midi.