Valls: la France restera une "grande puissance industrielle", mais doit se "réformer"
La France est une "grande puissance industrielle", et "le restera", mais il faut aussi la "réformer", a déclaré lundi Manuel Valls, en posant dans la Meuse la première pierre d'une usine chinoise d'ampoules LED.
"La France est une grande puissance industrielle. Elle le restera. (...) Soyons plus confiants dans nos capacités à relever les défis de la mondialisation", a déclaré M. Valls, qui avait activement encouragé l'installation de cette usine de l'entreprise chinoise Inesa. Le site devrait être opérationnel en 2018 et créer de 200 à 300 emplois.
Mais, devant la gare de Meuse TGV, où sera implantée l'usine, une soixantaine d'employés et de soutiens de l'entreprise Eclatec, qui produit aussi de l'éclairage public LED, étaient venus manifester leur mécontentement. "On souhaite une concurrence loyale", a déclaré Pierre Ory, un cadre de l'entreprise Eclatec, qui accuse le gouvernement d'aider le groupe chinois Inesa à siphonner son marché.
Ce n'est "pas un débat, il n'y a pas eu d'aides" publiques, a rétorqué le président du conseil départemental, Claude Léonard.
L'entreprise chinoise a investi 100 millions d'euros pour la construction de cette usine, sa première produisant des diodes électroluminescentes (LED) hors de Chine.
Inesa, dont la ville de Shanghai est l'unique actionnaire, est aussi prête à mettre 3 milliards d'euros sur la table pour aider des agglomérations à s'équiper, comptant se faire rembourser sur les économies d'énergie.
Les ampoules LED peuvent consommer jusqu'à 80% d'électricité en moins que les traditionnelles ampoules à incandescence.
M. Valls devait se rendre ensuite sur le site des groupes industriels français Safran et américain Albany à Commercy, où sont produites des pièces en matériau composite pour les moteurs d'avion de nouvelle génération.
Cette usine, inaugurée fin 2014 par François Hollande, "a permis de mener une action de reconquête industrielle dans un bassin d'emploi fragile", selon un communiqué de Matignon, publié en amont d'une visite placée sous le signe de l'emploi et de la "reconquête industrielle".
Entre 2007 et 2012, l'industrie lorraine a perdu plus de 22.600 emplois salariés, soit une diminution de ses effectifs de 15,2%. Dans la Meuse, où le FN a dépassé les 40% aux dernières élections régionales, l'industrie représentait en 2012 près de 7% des emplois.