Les élus d'Alsace, Champagne-Ardenne, Lorraine valident le nom "Grand Est"
La nouvelle région issue de la fusion de l'Alsace, de la Lorraine et de la Champagne-Ardenne s'appellera "Grand Est" ont décidé vendredi les élus régionaux, confirmant le choix des citoyens qui avaient à 75% voté pour ce nom lors d'une consultation sur internet.
Ce choix, qui ne sera officiel qu'après validation par le Conseil d'Etat - au plus tard le 1er octobre - a été validé à mains levées par les 104 élus de la majorité (LR) du Conseil régional, réuni en séance plénière à Strasbourg.
"Je suis heureux d'annoncer qu'à partir d'aujourd'hui, le nom de notre région sera le Grand Est. Mais nous continuerons à être des Alsaciens, des Lorrains, des Champenois, des Ardennais", a souligné après le vote le président de la collectivité, l'ancien ministre Philippe Richert.
Les 46 élus Front national ont voté contre. Leur chef de file Florian Philippot a dénoncé le coût de la consultation (37.000 euros) ayant mené à ce choix, une procédure "superflue" selon lui. La région aurait dû s'appeler tout simplement "Alsace, Lorraine, Champagne-Ardenne", a-t-il affirmé.
Dans les courriers et la communication officielle de la collectivité, les noms des trois anciennes régions figureront cependant bien en "2e ligne" sous la mention "Grand Est", a souligné Valérie Debord (LR).
Les 19 élus socialistes se sont abstenus.
Le Conseil régional a par ailleurs décidé qu'il aurait officiellement son siège à Strasbourg, où se réunira sa commission permanente - et où la loi a fixé la préfecture régionale.
En revanche les séances plénières, moins fréquentes, seront organisées à Metz, dans le bâtiment de l'ancien conseil régional de Lorraine qui dispose d'un hémicycle plus vaste.
Le Conseil économique, social et environnemental régional (CESER) se réunira aussi à Metz, mais ses services administratifs seront installés à Châlons-en-Champagne, où siégera la commission des finances du Conseil régional.
Les débats entre la majorité et le principal groupe d'opposition, celui du Front national, ont parfois été houleux. Les élus FN ont ainsi crié leur indignation lorsqu'ils ont été qualifiés d'"extrême droite" par des conseillers LR.
"En traitant nos électeurs d'extrémistes, vous leur dénuez toute conviction ou réflexion, c'est méprisant pour le peuple", a tempêté Florian Philippot. "Cessez cette insulte, ou nous vous nommerons les extrêmes nuls!", a-t-il lancé.
"Près de 75% de la population française pense que le Front national est d'extrême droite. Je comprends que cela ne vous fasse pas plaisir", lui a répondu Philippe Richert.