Nancy: en conflit avec le Maroc, Zakaria Moumni dit avoir été victime d'une "tentative d'assassinat"
Le Marocain Zakaria Moumni, qui avait porté plainte en France pour torture contre le patron du contre-espionnage marocain, a déposé une nouvelle plainte pour "tentative d'assassinat", à Nancy (Meurthe-et-Moselle), a-t-on appris de source judiciaire.
Zakaria Moumni dit avoir été attaqué et menacé de mort dimanche matin par quatre hommes, dont au moins deux étaient armés, dans le hall de l'immeuble d'une amie chez qui il logeait, après un jogging.
Un des hommes aurait filmé la scène tandis qu'un autre aurait pointé vers lui une arme à feu en lui intimant, dans un arabe teinté d'accent marocain, de s'agenouiller et de dire "+Vive le Roi+ avant de mourir", selon la plainte consultée par l'AFP.
Après avoir réussi à prendre la fuite, il s'est rendu à l'hôpital où les médecins ont constaté des blessures superficielles faites par une lame, au niveau du cou et des mains.
Une plainte pour "tentative d'assassinat" a été déposée à l'hôtel de police de Nancy, a indiqué le parquet de Nancy.
"Il y a de fortes présomptions pour que ces faits dénoncés soient liés aux pressions que subit M. Moumni depuis plusieurs mois", a souligné son avocat, Me Patrick Baudouin.
Zakaria Moumni, spécialiste de kickboxing, affirme avoir été "enlevé, séquestré et torturé" au Maroc en septembre 2010.
Il a porté plainte contre les services secrets du Maroc, en février 2014, ce qui lui a valu d'être à son tour poursuivi en diffamation par les autorités marocaines.
En avril dernier, il avait déposé une main courante au commissariat de Nancy après qu'un inconnu l'ait, via un interphone, menacé de mort s'il ne retirait pas ses plaintes contre les services secrets marocains.
La justice française a jugé le 9 juin irrecevable une plainte en diffamation du Maroc contre Zakaria Moumni, âgé de 36 ans. Le boxeur, qui avait affirmé avoir été "enlevé et torturé" en septembre 2010, avait porté plainte en France contre le patron du contre-espionnage marocain (DGST) Abdellatif Hammouchi. Cette plainte avait nourri, avec d'autres visant aussi M. Hammouchi, une grave crise diplomatique entre Rabat et Paris.