Lorraine: une femme condamnée à 18 ans de réclusion pour avoir tué ses trois enfants
Une femme de 42 ans a été condamnée à 18 ans de réclusion criminelle jeudi par la cour d'assises de Meuse pour avoir tué ses trois enfants de 2, 3 et 5 ans fin 2013 en les étouffant dans leur lit.
L'accusée, qui comparaissait depuis mardi, encourait la réclusion à perpétuité, mais les jurés ont retenu l'altération du discernement.
L'avocat général, qui avait requis 20 ans de prison, avait lui aussi estimé que son discernement était altéré au moment des faits, et que ce passage à l'acte était le fruit de "l'alchimie d'une prise de médicaments et d'un contexte particulier".
Cette femme "isolée" et "en grande carence affective", "n'était pas dans son état normal", avait plaidé son avocat, Me Amadou Cissé, évoquant une prise massive d'anxiolytiques.
Les corps de son fils et de ses deux filles avaient été retrouvés dans leur lit le 17 novembre 2013, tandis que la mère, qui avait en effet pris une forte dose de tranquillisants, dormait dans le sien.
L'enquête a révélé que, la veille au soir, elle avait d'abord administré des médicaments à ses enfants, avant de les étouffer un par un avec un oreiller, puis de les border chacun dans leurs lits. Elle aurait ensuite sombré dans un profond sommeil jusqu'à l'arrivée de la police le lendemain soir.
L'accusée a encore un fils aujourd'hui âgé de 13 ans, mais qui n'était pas là car il était placé - comme sa petite soeur de 5 ans, mais qui était chez sa mère cette nuit-là.
Pendant l'instruction, elle avait expliqué qu'elle craignait que ses deux plus jeunes enfants soient à leur tour placés.
Elle se disait aussi harcelée par son compagnon, père des trois victimes, avec qui elle entretenait depuis 7 ans une relation chaotique, faite de ruptures et de réconciliations.
"Je les ai tués parce que je voulais que personne ne les ait", avait-elle expliqué au juge d'instruction.
"Ce n'est pas une preuve d'amour que d'étouffer ses enfants un par un", a rétorqué l'avocat du père des victimes, Me Frederic Berna, convaincu, à l'instar de la seconde avocate des parties civiles, Me Elodie Lambert, que l'accusée "avait pris les médicaments après avoir commis son geste".
L'avocate de l'association Enfance Majuscule, Me Aline Vaissier-Catarame, a de son côté estimé que les enfants étaient pour elle "une sorte de boulet" qui "symbolisaient les souffrances que lui procuraient sa relation avec son conjoint".