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Metz: 18 ans de prison requis contre l'accusé d'un meurtre sans cadavre (mis à jour)

06/03/2015 - mis à jour le 06/03/2015
AFP

Dix-huit ans de prison ont été requis vendredi contre un homme de 44 ans, jugé aux assises à Metz pour le meurtre en 2007 d'un ancien militaire, dont le corps n'a toutefois jamais été retrouvé.

Impassible et rigide, Ayhan Erdogan n'est jamais passé aux aveux durant son procès, qui a commencé mardi et dont le verdict est attendu vendredi soir.

Il était l'amant d'une femme éthiopienne, avec laquelle il avait une petite fille, dont il réclamait la garde.

Un ancien militaire du 1er régiment d'infanterie de Sarrebourg (Moselle), Jean Manenti, aidait financièrement cette femme, qui l'appelait son "pigeon", tout en le considérant "comme un frère". Il voulait l'aider à déménager et à échapper à l'emprise d'Erdogan, qui la battait.

Jean Manenti a disparu dans la nuit du 5 au 6 octobre 2007. Et sa voiture a été retrouvée brûlée deux jours plus tard à Réding (Moselle).

"Sept ans et cinq mois après les faits, nous n'avons pas d'autre certitude: Jean Manenti est mort" et "ça ne peut pas être autre chose qu'un meurtre", a dit l'avocat général Jean-François Tritschler.

Car Jean Manenti avait des projets: il voulait renouer avec sa fille unique qui allait fêter ses 12 ans, et dont il était divorcé de la mère. Il songeait à revenir en Ariège, dans la région de ses parents.

Ayhan Erdogan, qui "confond orgueil et honneur", voyait sa "toute-puissance" sur sa maîtresse remise en cause par l'intervention de M. Manenti, selon l'avocat général.

La nuit de la disparition de M. Manenti, les relais téléphoniques ont démontré qu'Ayhan Erdogan s'était trouvé à proximité de son domicile, dans le secteur de Sarrebourg. Puis dans les environs, en forêt, où l'avocat général pense qu'il a enterré le corps, "dans cette terre d'humus et de sable où il est si facile de creuser".

La justice a pourtant longtemps tergiversé avant de renvoyer M. Erdogan devant les assises en septembre dernier. Après sa mise en examen en 2013, le parquet de Metz avait requis un non-lieu quelques mois plus tard, en raison d'un doute "non négligeable".

"Il y a d'autres pistes dans ce dossier qui n'ont pas été investiguées" suffisamment, a affirmé vendredi Me Catherine Hesse, l'une des deux avocates de M. Erdogan.

D'autres personnes gravitant autour la maîtresse de l'accusé auraient pu en vouloir à Jean Manenti, comme dans l'entourage de son ex-femme, a-t-elle dit. Elle a aussi mis en doute la précision de la localisation via les relais de téléphonie mobile.

"Je n'ai pas tué monsieur Manenti, je suis innocent", a déclaré l'accusé d'une voix faible, avant que la cour et les jurés ne se retirent pour délibérer.

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