Meuse: cabanes et barricades pour protester contre l'enfouissement de déchets nucléaires
Quelque 500 opposants au projet Cigéo d'enfouissement de déchets radioactifs à Bure (Meuse), se sont réunis samedi dans un bois devenu le symbole de leur mobilisation et dont ils risquent d'être bientôt expulsés, ont annoncé les organisateurs.
Réunis derrière le mot d'ordre "qu'ils nous expulsent ou pas, on sera dans le bois", ces militants ont "construit de nouvelles cabanes et des barricades" dans le bois Lejuc, expliqué à l'AFP l'un d'eux, qui se fait appeler Michel.
Les opposants à Cigéo estiment que l'Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs, porteuse du projet) a entamé illégalement des travaux dans ce bois, site retenu pour l'installation des cheminées d'aération de galeries souterraines. Ils l'occupent depuis plusieurs mois pour empêcher leur poursuite.
"Pour gagner face à l'Andra, il faut s'ancrer sur ce territoire, ce n'est pas avec des manifestations ponctuelles qu'on va la faire reculer", estime Michel, pointant une agence "qui joue les gros bras sur le terrain alors qu'elle est en difficultés sur le plan juridique".
Les opposants à Cigéo ont reçu samedi matin le soutien du candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot. "Le stockage des déchets nucléaires doit être réversible, tout mon soutien aux manifestants de ce samedi", a tweeté le député européen.
Les semaines à venir s'annoncent cruciales pour les militants anti-Cigéo: le 22 février, la justice doit se prononcer sur l'expulsion d'un militant installé dans le bois Lejuc.
Quelques jours plus tard, le tribunal de Bar-le-Duc devra dire, en appel, si des travaux de défrichement entrepris par l'Andra dans ce bois étaient légaux. En première instance, le tribunal avait ordonné l'arrêt des travaux.
Le 28, ce sera au tribunal administratif de Nancy de dire si la cession du même bois à l'Andra s'est faite, ou non, dans les règles.
Le projet Cigéo consiste à enfouir à 500 m sous terre, à la frontière de la Meuse et de la Haute-Marne, quelque 4% des déchets radioactifs produits en France, qui représentent à eux seuls 99% de la radioactivité de l'ensemble.
Vieux de déjà presque 20 ans, ce projet a suscité la controverse dès le premier jour, les opposants craignant, entre autres, des déversements de matière radioactive dans le sous-sol, ainsi que des incendies.