Le Conseil d'Etat confirme l'annulation par l'Université de Lorraine d'une conférence de l'UNI
Le syndicat étudiant UNI, classé à droite, dont une conférence sur une éventuelle "manipulation" de l'école par le "pouvoir socialiste" avait été annulée par l'Université de Lorraine au titre de la "réserve électorale", a été débouté mercredi par le Conseil d'Etat.
La plus haute juridiction administrative a confirmé la décision du tribunal administratif de Nancy rendue mardi, qui avait déjà rejeté la requête du syndicat étudiant, en estimant que l'Université était fondée à ne pas autoriser la conférence prévue ce jeudi.
"L'association se borne à faire valoir que la réunion annulée devait se tenir le 26 mars", sans que l'UNI ne justifie "l'existence d'une situation d'urgence imminente", notent les hauts magistrats.
Dès lors, "quel que soit le bien-fondé des critiques adressées aux motifs par lesquels le président de l'université a estimé pouvoir refuser que la réunion en cause se tienne à la date prévue", l'UNI n'est pas fondée à contester la décision de l'université, a estimé le Conseil d'Etat dans son arrêt.
L'Université de Lorraine avait, dans un premier temps, accédé à la demande du syndicat étudiant d'obtenir une salle le 26 mars pour organiser une conférence sur "l'école manipulée". Mais, en découvrant le titre exact de la conférence, "Autorité et respect de l'enseignant, programmes scolaires ou théorie du genre: l'école est-elle manipulée par le pouvoir socialiste?", les autorités universitaires étaient revenues sur leur autorisation.
Elles avaient alors justifié leur attitude par le nécessaire devoir de réserve en période électorale, alors que le syndicat étudiant y voyait une atteinte aux libertés d'expression et de réunion.
"La décision du Conseil d'Etat est incompréhensible. Il n'y pas de motivation juridique, il y a deux poids deux mesures, parce qu'on est une association étudiante de droite", a estimé auprès de l'AFP l'avocat de l'UNI, Me Nicolas Rivard, en annonçant son intention de saisir la Cour européenne des droits de l'Homme.