Nancy: perpétuité requise contre un meurtrier présumé disant avoir obéi à "Belzébuth"

03/04/2015
AFP

La réclusion criminelle à perpétuité, assortie de 22 ans de sûreté, a été requise vendredi à Nancy contre un homme jugé pour avoir sauvagement tué sa femme et leur bébé en 2011, et qui avait dit avoir obéi à "Belzébuth".

Cet ancien agent de sûreté de 41 ans, sans emploi, alcoolique et souffrant d'antécédents dépressifs, avait expliqué aux enquêteurs avoir obéi à une "voix intérieure" venant de "celui d'en bas, Belzébut, le veneur, le malin, le cornu".

Durant son procès, qui s'est ouvert lundi devant la cour d'assises de Meurthe-et-Moselle, il a maintenu qui n'était pas lui-même au moment des faits.

La tête basse durant l'essentiel des débats, l'accusé au crâne rasé doit prendre la parole une dernière fois à 13H00, avant que le verdict ne soit mis en délibéré.

"Vous n'avez pas à juger une entité maléfique, mais simplement un homme (...) qui se présente comme une victime de cette entité, mais qui est avant tout un vulgaire criminel", a déclaré aux jurés l'avocat général Philippe-Cédric Laumosne. L'accusé tente de "minimiser" sa responsabilité dans ses actes "pervers et sadiques", a ajouté le magistrat.

Lorsque le 5 juin 2011 les gendarmes s'étaient rendus au domicile familial à Tucquegnieux, ils avaient découvert le cadavre dévêtu de son épouse gisant dans le salon, avec des blessures au visage et au crâne, et le corps lardé de nombreux coups de couteau. A l'étage le bébé du couple, âgé de 15 mois, était mort dans son lit, également poignardé à de multiples reprises.

L'époux et père de famille était déshabillé sur le sol de la cuisine, dans un état semi-comateux après s'être imbibé d'alcool pendant la nuit. Sa fille aînée, issue d'une précédente union, âgée de 6 ans à l'époque, était physiquement indemne à l'étage.

Durant les heures d'agonie de sa femme comme après son décès, l'accusé l'avait également violée et sodomisée, avait photographié son corps dans des positions érotiques, puis uriné sur le cadavre.

Il est également accusé d'avoir violé et agressé sexuellement sa fille aînée au cours de la même nuit.

Différentes expertises psychiatriques ont relevé des "traits psychopathiques", "pervers" et "narcissiques" chez l'accusé. Mais elles ont formellement exclu toute maladie mentale comme la schizophrénie, susceptible d'altérer le discernement et le contrôle de soi, ce qui lui avait valu d'être renvoyé devant les assises.

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