"Race blanche" : le FN, partagé sur les propos de Morano, rejette l'idée de l'accueillir

01/10/2015 - mis à jour le 01/10/2015
AFP

Le Front national ne veut pas accueillir en son sein Nadine Morano, qui devrait perdre sa tête de liste aux régionales en Meurthe-et-Moselle, mais adopte des positions divergentes quant à ses déclarations sur la France, pays de "race blanche".

Jeudi matin, la présidente du FN Marine Le Pen a été claire sur Europe 1: elle n'a "aucune raison" d'accueillir dans son parti Nadine Morano, membre d'un parti "immigrationniste". Son lieutenant Florian Philippot, chef de file dans le Grand Est, a lui aussi exclu tout accueil.

Manuel Valls, en déclarant à l'Assemblée que Marianne n'avait "pas de couleur", a "évidemment raison", a aussi assuré Marine Le Pen, habituellement avare de compliments envers le Premier ministre. Et ces déclarations "peuvent être entendues de manière blessante, notamment de la part de nos compatriotes d'outre-mer". "Je ne considère pas que pour être Français il faille être blanc" a aussi rejeté M. Philippot.

Par ailleurs, la présidente du FN s'est dite en désaccord avec ces propos prêtés à de Gaulle "puisque il les a tenus précisément pour justifier son refus de l'Algérie française. Or nous étions pour l'Algérie française".

Mais nombre de frontistes ont été plus ambigus voire plus proches du soutien envers Mme Morano.

"Chez Les Républicains, il suffit donc de citer de Gaulle pour être sanctionné ... Ça en dit long!" a tweeté Nicolas Bay, secrétaire général du parti, tout en expliquant sur Réunion 1ère qu'"être Français n'est pas une question de couleur de peau."

Louis Aliot, vice-président du FN, a lui tweeté: "Bon, si on comprend bien, il va falloir débaptiser les rues De Gaulle pour ses propos sur la race blanche et Mitterrand pour sa Francisque."

"Mme #Morano cite de Gaulle : doit-on traduire sa mémoire devant le Tribunal de la pensée unique?" a demandé de son côté Gilles Pennelle, tête de liste du parti en Bretagne pour les régionales.

Sur iTELE, Gilbert Collard, député du Gard allié au FN a lui expliqué que "historiquement, la France est un pays d'origine blanche comme l'Afrique est un pays d'origine noire, l'Asie un pays d'origine jaune (...), maintenant, si on veut faire de la France un pays conditionné par l'idée de race, on commet un crime contre la République."

"+Nous sommes avant tout un peuple européen de race blanche, de culture gréco-latine et de religion chrétienne.+ Faut-il brûler De Gaulle ?" a tweeté le sénateur-maire de Marseille, Stéphane Ravier.

David Rachline, sénateur-maire de Fréjus (Var), a rappelé lui dans un tweet avoir "relayé la citation défendue maladroitement par Morano" et prêtée à De Gaulle lorsqu'il était chef des jeunes frontistes. "Cette citation, à prendre intégralement, est en contradiction avec la politique immigrationniste de l'UMP de Mme #Morano", a-t-il aussi écrit.

Pour le maire de Béziers Robert Ménard, Mme Morano est "sanctionnée pour avoir dit une évidence". Karim Ouchikh, président du petit parti Siel, membre du Rassemblement bleu Marine, a "apporté (son) soutien de circonstance à Nadine Morano qui ose braver le politiquement correct."

Plusieurs frontistes ont saisi cette occasion pour rappeler à Manuel Valls ses propos de 2009 sur le marché d'Evry demandant à un conseiller "quelques blancs, quelques White, quelques Blancos".

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