Le monde de la culture inquiet d’une possible victoire du FN dans l’Est
Les artistes, directeurs de festivals ou de musée craignent que leurs subventions soient arrêtées par le Front national s’il gagne dimanche en Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne. Son candidat assure qu’il ne baissera pas le budget et tente d’être plus modéré que les Le Pen.
Alors que le combat entre Florian Philippot et Philippe Richert s’annonce extrêmement serré dimanche, le candidat FN tente de rassurer le monde la culture qui s’est mis en branle, imaginant que le parti de Marine Le Pen est en capacité de l’emporter dans l’Est. A trois jours du premier tour, les principaux syndicats et organisations professionnelles du secteur du spectacle vivant en Alsace-lorraine-Champagne-Ardenne (Syndeac, Synavi, Profedim, sud-culture, SNSP…) appelle à faire barrage au FN. Parmi les secteurs inquiets: spectacle vivant, de l’audiovisuel, des arts plastiques, du monde du livre et de l’édition, des musées, syndiqués ou non.
«Les valeurs républicaines que nous portons sont incompatibles avec les idées véhiculées par le Front National. Comment être d’accord avec un parti qui refuse la diversité et qui qualifie « d’art dégénéré » la création contemporaine ?» estiment les syndicats. «Ce que propose le Front National, c’est le repli sur soi, le retour en arrière, la fermeture et l’exclusion. Nous réaffirmons que l’art et la culture sont des biens publics, propriété de tous» s’inquiète le monde la culture dans l’Est de la France qui pourrait basculer dimanche.
Le FN a clairement indiqué dans ses programmes régionaux, dont l’Est de la France, vouloir couper les subventions à la coopération internationale, culture comprise. «Dans ce même état d’esprit républicain, nous développons des projets innovants avec nos voisins belges, luxembourgeois, allemands et suisses» écrivent les syndicats dans un communiqué.
"Ne pas toucher au budget culture", promet Philippot
Interrogé dans plusieurs débats, Florian Philippot a dû préciser son intention en cas de victoire dans le monde de la culture. Si la culture n’est pas une prérogative majeure des régions, elles participent au financement de nombreux événements (festivals, concerts, expositions, fonctionnement de musées, d’écoles…). Alors qu’une fronde importante anti-FN s’installe dans la région Grand-Est avec le monde de la culture, du sport, de l’économie, de la société civile ou des médias, Philippot assure que «c’est le système qui est effrayé, le système sur-subventionné» a-t-il fustigé jeudi sur BFMTV assurant qu’il défendrait la culture» dans la région Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne. «Nous on ne fait pas de tri (…) pas comme Manuel Valls qui fait un tri entre les Français et les électeurs du Front national» a-t-il attaqué.
Florian Philippot a assuré qu’il ne souhaitait pas «supprimer les subventions au planning familial» comme le prône en PACA Marion-Maréchal Le Pen. Dans l’Est, il a toutefois répété qu’il souhaitait supprimer les subventions d’aide pour l’accueil des migrants. «Tout de suite en janvier» a-t-il assuré. «Je défendrai la culture, les associations de terrain, de proximité qui seront aidées» a dit le bras droit de Marine Le Pen. «J’ai grandi dans la culture, je défendrai la culture. Cette fusion des régions peut attaquer notre région».
Des artistes appellent à voter contre le Front national
Le candidat FN a assuré qu’il souhaitait «maintenir le budget de la culture» dans la région qui «représente 7 à 8 euros par habitant».
Ses adversaires M. M Richert (LR-UDI-MoDem) et Masseret (Divers gauche) ne croient pas le vice-président du FN. Lors de plusieurs débats avant et après le premier tour, Florian Philippot a été accusé de vouloir «sélectionner l’art», de «discriminer des artistes». Selon la droite et la gauche, le Front national s’est régulièrement opposé lorsqu’il était dans l’opposition en Lorraine ou en Alsace lorsqu’il s’agissait d’accorder des subventions au monde cultuel.
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