Le gouvernement se prépare en cas d’attaque terroriste dans les écoles
Les ministres de l’Education nationale, de l’Intérieur et le porte-parole du gouvernement ont présenté mercredi des mesures pour préparer les enfants et le personnel enseignant à une possible attaque terroriste visant une école. La rentrée est prévue le 1er septembre.
Les 64 000 établissements scolaires français n’oublient pas la menace terroriste toujours aussi forte en France. A quelques jours de la rentrée scolaire, le gouvernement a déroulé ses mesures ce mercredi 24 août pour tenter de rassurer les familles : l’école, véritable sanctuaire, ne sont plus à l’abri d’une attaque et il faut s’y préparer. "Des responsables des forces de sécurité assisteront aux réunions de rentrée organisées par les recteurs ou inspecteurs d'académie", précise le ministre, qui appelle les préfets à organiser des réunions avant la rentrée. Bernard Cazeneuve a ajouté qu'une surveillance sera également assurée sur la voie publique, aux abords des établissements.
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Le ministre de l'Intérieur participait ce mercredi à une conférence de presse commune avec son homologue de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkcamen et le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll pour évoquer le risque de menace terroriste dans les écoles du pays et annoncer des mesures afin de préparer les enfants et le personnel aux premiers gestes en cas d’attaques. Il a ajouté que 500 cadres de l'Education nationale seront formés chaque année aux mesures de sécurité, grâce à l'ouverture de trois centres de formation. Les chefs d'établissements pourront également "compter sur l'engagement des 2.391 gendarmes et policiers correspondants "sécurité école" présents dans les commissariats et brigades de gendarmerie", a précisé Bernard Cazeneuve.
La FCPE, une des deux grandes fédérations des parents d'élèves dans l'école publique, a mis en garde "contre la volonté de certains de faire de l'école un bastion fermé sur lui-même, sous prétexte qu'elle serait mieux protégée". Quant au SNUipp, premier syndicat des enseignants du primaire, il souligne que "la mission fondamentale" des professeurs des écoles est de "se concentrer sur l'apprentissage des élèves". Il approuve plusieurs des mesures détaillées mercredi mais rappelle que "l'école doit fonctionner dans la sérénité".
Rentrée scolaire sous surveillance en France #AFP pic.twitter.com/3iiRXidXhC
— Agence France-Presse (@afpfr) 24 août 2016
La plupart des mesures détaillées mercredi avaient déjà été annoncées. Une circulaire datée du 29 juillet adressée aux préfets et aux recteurs énumérait plusieurs dispositions s'ajoutant à de précédents textes publiés après les attentats du 13 novembre.
- Former aux gestes de premier secours -
Même si les écoles ne sont pas ouvertes au grand public, il est souvent très facile d’y pénétrer: le nombre importants de bâtiments, les entrées multiples, l’absence de personnel dédié à la sécurité, entrée possible de parents, possibilité d’entrer en dehors de ceux de l’arrivée des enfants, absence de vidéosurveillance ou de portes automatisées. La liste est longue et peut représenter une cible facile pour des terroristes. L’organisation Etat islamique (EI) a plusieurs fois indiqué que les écoles sont des cibles pour les djihadistes de son organisation.
"Anticiper les risques, mieux protéger les bâtiments et surveiller leurs abords avec une extrême vigilance – ce qui appelle une mobilisation très forte des préfets à chaque instant - coordonner les efforts des acteurs de la sécurité et de la communauté éducative, former les personnels et les élèves" a indiqué M. Cazeneuve dans son discours. "Afin de se préparer à de tels scénarios de crise, les plans des établissements scolaires ont été diffusés aux forces de sécurité intérieure" a révélé le locataire de la place Beauvau.
Najat Vallaud-Belkacem a mis en avant le renforcement des patrouilles de sécurité aux abords des écoles. Les écoles, a-t-elle relevé, "contrairement aux grands magasins, cinémas ou hôpitaux, ne sont pas ouvertes au grand public". Selon elle, "en revanche, la question des vigiles se pose pour les universités".
Et une école a déjà été la cible d'un attentat en France: en mars 2012, Mohamed Merah avait abattu, au nom du jihad, un enseignant et trois enfants d'une école juive à Toulouse, devant l'établissement puis dans la cour.
Le gouvernement va par ailleurs débloquer 50 millions d’euros en urgence pour aider les collectivités locales à investir dans des travaux de sécurisation des écoles.
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