François Hollande, face à la presse prévient que la menace terroriste "est permanente"

France - 05/02/2015 11h25 - mis à jour il y a 21 heures
LORACTU.fr La Rédaction
François Hollande, face à la presse prévient que la menace terroriste "est permanente"
Politique
PHOTO: PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE

Le chef de l’Etat tient à l’Elysée ce jeudi sa cinquième conférence de presse après une vague d’attentats qui a plongé la France dans la peur. La menace terroriste est permanente a assuré François Hollande, au plus haut de sa popularité depuis plusieurs mois.  

"La France a été attaquée dans ce qu'elle avait de plus sacré. Elle a su réagir avec dignité et fierté" a-t-il assuré en introduction dans un discours de moins de dix minutes. "L'esprit du 11 janvier 2015, c'est l'unité de la République. Cet esprit-là, je dois le prolonger" a-t-il poursuivi alors que 4 millions de personnes étaient réunies dans le pays après la vague d’attentats du mois de janvier, tuant 17 personnes.

"La laïcité n'est pas négociable, elle nous permet de vivre ensemble. La laïcité c'est aussi le respect des religions. La laïcité c'est le dialogue avec les cultes, pas leur ignorance" a prévenu M. Hollande alors que la communauté juive et musulmane ne sentent clairement menacées. "L'Etat doit agir avec la plus grande fermeté dans le respect de la loi. La République sera intraitable et irréprochable" a poursuivi François Hollande alors que trois militaires ont été attaqués à l’arme blanche par un djihadiste présumé cette semaine à Nice, dans les Alpes-Maritimes.

L'esprit du 11 janvier, "je dois le prolonger"

"Le gouvernement réunira un comité interministérielle avec trois objectifs, le peuplement et la mixité sociale, l'accompagnement, et la création d'une agence pour le développement économique à l'échelle nationale" a annoncé le président de la République dans son propos introductif.

"Là où les terroristes voulaient mettre [la France] à genoux, elle a fait face, là où les fanatiques voulaient semer la peur, elle a fait masse, là où les extrémistes voulaient la diviser, elle a fait bloc" a-t-il également assuré avant la série de questions et de réponses face aux journalistes de la presse nationale et internationale pendant au moins deux heures. 

"L'austérité ne doit pas être une ligne d'horizon"

"La Grèce est un défi. Le rôle de la France est de contribuer à un accord dans le respect du vote des Grecs et le respect des règles européennes et des engagements" a assuré M. Hollande après sa rencontre ce mercredi avec le nouveau premier Ministre grec. "Le Premier ministre grec ne demande pas que le contribuable grec soit soulagé au détriment du contribuable français et allemand. Nous avons donc à trouver un accord" a-t-il précisé. Hier, devant Alexis Tsipras, François Hollande a rappelé que le respect des règles européennes et des engagements pris s'imposait à tous, y compris à la Grèce. Il a réaffirmé ne pas vouloir effacer la dette du pays, qui s'élève à 320 milliards d'euros. "L'austérité ne peut pas être une ligne d'horizon, ni pour la Grèce, ni pour l'Europe" a rappelé le chef de l'Etat. 

 

 Le chef de l'Etat François Hollande a estimé que la France devait"trouver une solution" à la situation financière de la Grèce. Face au "défi"que représente la Grèce, "le rôle de la France c'est de trouver une solution, de contribuer à un accord" dans le "respect du vote des Grecs" et des"règles européennes", a-t-il déclaré lors de sa cinquième conférence de presse.

François Hollande et Angela Merkel se rendront cet après-midi à Kiev et vendredi à Moscou pour faire à leurs homologues ukrainien et russe une proposition de règlement du conflit en Ukraine, a annoncé le chef de l'Etat lors de sa conférence de presse. "L'option de la diplomatie, de la négociation ne peut pas être prolongée éternellement" a-t-il indiqué à propos de la situation en Ukraine. "Nous sommes dans la guerre, dans une guerre qui peut-être totale. L'objectif est de chercher un texte qui puisse être accepté par toutes les parties prenantes" a-t-il prévenu. 

"La France ne peut pas régler tous les conflits du monde"

"Si nous échouons, la France et l'Allemagne auront fait en tant qu'Européens, en tant qu'amis de l'Ukraine et de la Russie, tout ce qu'elles pouvaient faire" a prévenu M. Hollande assurant que la "France ne peut pas régler tous les conflits du monde". 

"En Irak, nous portons nos efforts, car il y a un Etat, une armée qui peut reprendre le contrôle du territoire" croit le président de la République. François Hollande annonce par ailleurs que la France a aidé les Kurdes à reprendre Kobané. "La France soutient de manière logistique, opérationnelle les forces africaines qui luttent contre le terrorisme. Mais la France ne peut pas régler tous les conflits du monde" a-t-il assuré. 

 

"Ce ne sont pas les jeunes qui sont convoqués, ce sont les parents de ses jeunes. Aucun jeune de 8-9 ans ne sera soumis à une sanction pénale. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'aura pas de sanction dans son établissement" a assuré François Hollande à propos d'enfants entendus pour appologie du terrorisme. Le chef de l'Etat est interrogé sur "les incidents" survenus dans les écoles après les attentats. "Il y a eu des sanctions prises car quand il y a des manquements, des insultes, des transgressions, elles doivent être immédiatement sanctionnées", explique François Hollande à propos des dérapages dans les écoles survenus après les attentats du mois de janvier. Ce sont toujours les mêmes populations qui se retrouvent aux mêmes endroits. (...) Alors il y a aussi plus de chômage dans ces villes, ces quartiers-là. Il y a plus de désarroi, d'abandon". Le chef de l'Etat se veut ferme sur la politique de la ville, notamment la construction de logements sociaux, et menace de muscler les sanctions."Les bailleurs sociaux seront mis devant leurs responsabilités", souligne-t-il. 

 

Le chef de l'Etata également été interrogé sur la législative partielle dans le Doubs, qui oppose le PS et le FN, et plus précisément sur la position de l'UMP. "Je suis le chef de l'Etat et pas d'un parti", a répondu François Hollande. Le président a éludé la question concernant le Doubs et ne donne pas son avis, mais rappelle toutefois qu'il a voté pour Jacques Chirac en 2002. "Je n'ai pas hésité une seule seconde", souligne-t-il.

Un service civique renforcé, une école du numérique, une agence du développement économique

"Ce sont toujours les mêmes populations qui se retrouvent aux mêmes endroits. (...) Alors il y a aussi plus de chômage dans ces villes, ces quartiers-là. Il y a plus de désarroi, d'abandon"  a-t-il regretté, précisant qu'il va créer une "agence pour le développement économique" afin de renforcer la politique de la ville. "J'ai parlé d'une agence de développement économique. Il y a beaucoup de dispositifs, mais tout s'accumule, on n'y comprend plus rien alors tout sera rassemblé au sein d'une même agence."

Le chef de l'Etat a annoncé la création d'une "grande école du numérique". Sans entrer dans le détail, François Hollande explique qu'elle sera chargée de "diffuser des formations partout dans le numérique".

"Si on devait aller vers un service civique obligatoire, le peuple devrait être consulté", indique François Hollande, personnellement défavorable à un tel système obligatoire. Des députés PS travaillent sur une proposition de loi pour créer un "service national républicain" obligatoire d'une durée de six mois. Il a annoncé qu'à partir du 1er juin tout jeune qui en fera la demande pourra s'engager au sein du service civique. Le chef de l'Etat annonce une "expérimentation en métropole" avec la création de "trois centres de service militaire adapté".

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