La nouvelle région Alsace-Lorraine-Champagne Ardenne ne plaît pas à ses habitants
La réforme territoriale est rejetée par la majorité des habitants d’Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, selon un sondage BVA* pour la Presse Quotidienne Régionale (PQR) publié samedi.
Seuls 24% des habitants d’Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine se déclarent satisfaits du nouveau découpage de la France en 13 régions, contre une majorité de 65% qui se disent pas satisfaits, dont 39% pas du tout satisfaits. Ce taux de satisfaction est le plus faible enregistré parmi les habitants des 12 régions métropolitaines interrogés. Dans le détail, on observe que ce sont les Alsaciens qui sont les plus mécontents de ce redécoupage, 78% se déclarant insatisfaits. Les Lorrains et Champardennais, bien qu’également majoritairement insatisfaits, sont un peu plus nombreux à se déclarer satisfaits (respectivement 30% et 29%).
Plus précisément en ce qui concerne la fusion de leurs 3 régions, uniquement 27% des habitants d’Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine se montrent satisfaits, dont seulement 15% des Alsaciens, 33% des habitants de Champagne-Ardenne et 34% des Lorrains. Dans le détail, nous notons que les cadres et les personnes âgées d’au moins 65 ans sont les plus satisfaites (32% et 31%) tandis que les ouvriers et les 18-24 ans sont les moins satisfaits (22% et 24%).
Concernant le choix de Strasbourg comme capitale de la nouvelle région, 44% des habitants de la future région trouvent qu’il s’agit plutôt d’une bonne chose contre 40% qui trouvent qu’il s’agit plutôt d’une mauvaise chose. Les Alsaciens sont particulièrement satisfaits de cette désignation (81%) tandis que les Lorrains (29%) et plus encore les Champardennais (21%) ont assez logiquement des jugements beaucoup plus négatifs.
Les habitants de l’est de la France parmi les plus en colère
Parmi les plus satisfaits on trouve les « Hauts » (54%) et « Bas » (51%) Normands, un point qui souligne encore le bon accueil par leurs habitants de la fusion de ces deux régions. C’est dans l’Est de la France que les habitants se montrent les plus critiques : avec 29% de satisfaction uniquement de la part des habitants de Champagne-Ardenne (tout comme en Picardie), 30% chez ceux de Lorraine, 31% chez les habitants de Franche-Comté et uniquement 14% de satisfaits en Alsace.
Si les Normands se montrent majoritairement positifs (69% de satisfaits chez les Hauts-Normands et 56% chez les Bas-Normands), les Alsaciens sont très critiques (15% de satisfaits). Dans les autres régions fusionnées, les Picards (35% sont satisfaits de leur fusion avec la région Nord-Pas-de-Calais), les Languedociens (36% sont satisfaits de leur fusion avec la région Midi-Pyrénées) et les Francs-Comtois (37% de satisfaits de la fusion avec la Bourgogne) sont également réservés.
Dans les régions qui n’ont pas connu de fusion, les habitants se montrent plutôt satisfaits du statut quo territorial, notamment en régions PACA où 72% des habitants sont satisfaits du maintien en l’état du territoire régional, et en Ile-de-France (67% de satisfaits).
En ce qui concerne la perception des capitales régionales désignées, elle diffère très fortement selon l’ancienne région d’origine des habitants. Par exemple, si Rouen est un choix qui satisfait 78% des Hauts-Normands, il ne satisfait que 15% des Bas-Normands qui auraient certainement marqué une préférence plus nette pour Caen. A l’exception de Bordeaux qui semble une capitale régionale plus consensuelle en région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, ce constat se retrouve pour Lille, Strasbourg, Dijon, Lyon et Toulouse.
Les habitants de Lorraine et Champagne-Ardenne peu satisfaits du choix de Strasbourg comme capitale régionale.
* Enquête réalisée par l’Institut de sondage BVA du 6 au 15 octobre 2015 par Internet. Echantillon de 12 408 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée dans chaque région par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, profession du chef de famille et de l’interviewé, département de résidence et catégorie d’agglomération.
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