Le Snowhall d’Amnéville rejette toute idée de fermeture de sa piste de ski

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(PHOTO: DR)

«La Cour des Comptes ne croit pas en notre plan de relance. Soit, nous ne croyons pas non plus aux projections de la Cour des Comptes ! Notre chiffre d’affaires 2015 est supérieur de près de 13% à celui prévu par cette institution en 2014» répond la direction de cette piste de ski géante, véritable gouffre financier pour la ville d’Amnéville qui a développé un gigantesque centre de loisirs et de thermalisme sur les hauteurs de sa commune.

Dénonçant la «campagne médiatique» faite autour de ce rapport de la Cour des Comptes, la direction du Snowhall assure qu’en août 2015, «le préfet de la région Lorraine, reconnaissant la 6+sincérité et la transparence+ de nos échanges, a accordé à Snowhall, fait exceptionnel, la présentation de comptes en déséquilibre en nous demandant de lui présenter un plan de relance sur 3 ans pour atteindre l’équilibre de fonctionnement, ce qui a été fait».

Au Petit Journal de Canal+ le jour de la publication de ce rapport, le premier président de la Cour des Comptes Didier Migaut avait vivement critiqué la gestion du Snowhall. Assurant que des magistrats de son institution se sont rendus sur place pour enquêter, il avait lancé sur le plateau de la célèbre émission qu’il «ne croyait pas à la relance» de la piste de ski d’Amnéville.

«La Saison 2016 continue et la fermeture de Snowhall n’est pas en projet» martèle, dans un communiqué, la direction de l’établissement estimant que «la fermeture de Snowhall n’est donc par à l’ordre du jour». «Peut-on fermer un établissement unique en France, connu dans le monde entier qui reçoit en cette saison et en moyenne, 800 skieurs par jour (avec des pics à 2000 pers/jour, 75 000 entrées de décembre 2015 au 15 février 2016), sert 46 000 repas et emploie jusqu’à 85 salariés en haute saison avec 46 contrats à durée indéterminée» s’interroge la direction.

La Cour recommande de fermer la piste de ski

Défendant le caractère «culturel» et éducatif» pour les sports de glisse, Snowhall assure que son expertise est reconnue par des équipes professionnelles, des écoles ou des centre-aérés. «Ne recevant aucune subvention publique», la piste de ski assure coûter moins d’argent qu’une piscine ou un équipement sportif public.

Une situation délicate qui a été cachée, accuse la Cour des Comptes, notamment par des prévisions insincères présentées lors des votes du budget. «Au 31 décembre 2014, le montant des loyers impayés s'élève à 2,3 millions d'euros, et celui des factures d'électricité à 1,7 million», déplore le rapport, évoquant des carences tant dans la gestion «que dans le pilotage de l'activité»

Mais le «déficit d'exploitation de la piste de ski présente avant tout un caractère structurel, en raison d'une fréquentation trop faible pour permettre le retour à l'équilibre des comptes», ne laissant comme solution que la cession d'activité. Or la mairie refuse, estimant dans sa réponse qu'il est «inconcevable» pour les élus de suivre la Cour «dans la seule solution qu'elle propose».

Le maire, Eric Munier (DVG), arrivé à l'hôtel de ville en 2014, suit cependant la Cour dans ses constats et estime que «cet équipement (...) n'aurait certes raisonnablement pas dû être réalisé compte tenu des difficultés financières de la commune, déjà connues lors de sa conception».  Mais il entend «mettre tout en œuvre pour atteindre l'objectif de le pérenniser».