Valls annonce des centres de réinsertion pour "personnes radicalisées" dans "chaque région"
Après les attaques de janvier et de novembre 2015, Manuel Valls a annoncé une batterie de 80 mesures dont l’une vise à créer des centres de «déradicalisation» dans chaque région du pays.
Un centre de réinsertion pour "personnes radicalisées" ou susceptibles de basculer dans le jihadisme va être créé dans "chaque région" française d'ici fin 2017, a annoncé Manuel Valls lundi en présentant un plan de lutte contre le terrorisme contenant plusieurs mesures nouvelles.
Ce plan vise à doubler en deux ans les capacités de prise en charge des jeunes actifs dans les réseaux jihadistes ou pouvant rejoindre leurs rangs.
Il est doté d'une enveloppe de 40 millions d'euros supplémentaires d'ici 2018: le fonds interministériel de prévention de la délinquance, déjà abondé de 20 millions d'euros supplémentaires en 2015 pour la lutte antiterroriste, recevra en effet 20 millions de plus par an en 2016 et en 2017.
"La lutte contre le jihadisme est sans doute le grand défi de notre génération", a affirmé le Premier ministre, entouré de plusieurs ministres, dont Bernard Cazeneuve (Intérieur) et Jean-Jacques Urvoas (Justice), lors d'une conférence de presse à Matignon.
Le premier centre sera "mis en place" cet été, a confirmé Manuel Valls en conférence de presse, ajoutant que les premiers accueillis "pourront être des repentis dont nous éprouverons la sincérité et la volonté de réinsertion dans la durée". "Au moins la moitié" des futurs établissements accueilleront "à la demande de l'autorité judiciaire", des personnes "qui ne peuvent pas être placées en détention", a précisé le Premier ministre. Afin de mieux coordonner la création et le fonctionnement de ces structures, une "cellule nationale de coordination et d'appui" à l'action des préfets, des départements et des associations va être créée au sein du Comité interministériel de prévention de la délinquance, qui verra ses effectifs renforcés, selon le plan réalisé par le Premier ministre remis à la presse.
- "Construire de puissants contre-discours" face à la radicalisation -
Les enquêtes administratives visant à passer au crible les personnes occupant des postes sensibles au sein des professions réglementées vont également être multipliées, avec des contrôles "à périodicité resserrée". Ce criblage sera par ailleurs "étendu au dispositif de préparation des grands évènements", alors que l'Euro 2016 de football commence début juin en France.
L'exécutif compte également "construire de puissants contre-discours" pour "contrecarrer la propagande jihadiste et salafiste et casser cette entreprise d'embrigadement à grande échelle". L'une des mesures vise la mise en place d'un "conseil scientifique permanent" sur la radicalisation et le terrorisme, qui pourrait coordonner un réseau de recherche et renforcer les liens entre chercheurs et fonctionnaires de l'antiterrorisme.
Enfin, le fichier dit PNR ("Passenger Name Record"), registre européen des données des passagers aériens, "entrera progressivement en vigueur" cet été. "Ce sera le premier PNR mis en oeuvre en Europe continentale", s'est félicité Manuel Valls, alors que la France a été le fer de lance son adoption au niveau européen le mois dernier.
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