A Metz, l’Equipe de France tente de faire oublier la polémique Benzema
Les Bleus qui sont arrivés à Metz (Moselle) en début de journée pour y passer 48H en vue de jouer leur dernier match de préparation face à l’Ecosse tentent de faire oublier la polémique Benzema. Le joueur qui n’a pas été sélectionné pour l’Euro 2016 avait dénoncé la «pression d’une partie raciste de la France» qui aurait conduit Deschamps à ne pas le sélectionner.
Faire oublier la polémique et gagner. Voilà l’objectif des Bleus ce week-end pour leur dernier week-end de préparation à Metz à sept jours du lancement de l’Euro 2016 à domicile. L’équipe déjà sous pression et qui doit faire face aux forfaits de joueurs blessés doit aussi jongler avec la polémique lancée cette semaine par Karim Benzema sur la «France raciste».
«Ce sont des mensonges, ça ne tient pas la route», a estimé vendredi le défenseur Patrice Evra à propos des déclarations de Karim Benzema, qui a accusé Didier Deschamps d'avoir «cédé à la pression d'une partie raciste de la France» en ne le retenant pas pour l'Euro-2016. «On est dans un pays qui aime les polémiques. Mais on parle de n'importe quoi. Ce sont des mensonges, ça ne tient pas la route. Il faut arrêter. Je comprends que ça fasse vendre, mais on se trompe vraiment de sujet», a déclaré Evra en conférence de presse depuis le stade Saint-Symphorien de Metz avant l’entraînement qui devait démarrer à 17H30.
Benzema a créé une énorme polémique mercredi en affirmant au journal espagnol Marca que le sélectionneur de l'équipe de France Didier Deschamps avait «cédé à la pression d'une partie raciste de la France »en ne le retenant pas pour l'Euro-2016. Meilleur buteur en activité chez les Bleus, l'attaquant d'origine algérienne (28 ans, 81 sélections, 27 buts) a été écarté à cause de sa mise en examen dans l'affaire du chantage à la sex-tape contre un autre international, Mathieu Valbuena.
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Le sélectionneur mis en cause s’est également employé à éteindre la polémique. Dans une interview donnée à l’Est Républicain publiée ce vendredi matin, jour d’arrivée des Bleus à Metz, M. Deschamps s’est dit «concentré sur la compétition et ce qui nous attend» et a plus ou moins refusé de répondre. Grâce aux relances du journaliste, le patron de l’Equipe de France a toutefois réagit. Depuis l’Autriche où les Bleus ont écourté leur séjour en raison des grèves des contrôleurs aériens, Deschamps assure dans cet entretien Selon lui, les joueurs «parlent entre eux, ils ont leur propre vision, leur propre analyse. Tous les joueurs sont soumis dans leurs clubs à des exigences de haut niveau et ils savent faire abstraction de ce qui se passe à côté».
- Deschamps assure que l'union sacrée de l'équipe est là quand elle gagne -
L’ex-Bleu assure par ailleurs «qu’il y a l’union sacrée quand il y a une équipe qui gagne. Dans le succès, on aime tout le monde. Après il y a des débats divers et variés. Ce n’est pas mon rôle de rentrer là-dedans. Je prends vraiment beaucoup de recul, je sais pourquoi je suis là, avec mon staff et pour les joueurs. Après, il y a plus ou moins de perturbations, de tout temps d’ailleurs. Cela n’a jamais été un long fleuve tranquille. Mais depuis plusieurs mois, j’ai dû faire face à pas mal d’impondérables qu’il était difficile de prévoir. Aujourd’hui, il y a des gens qui n’aiment pas l’équipe de France et ils ne l’aimeront pas (…)» assure M.Deschamps.
La polémique a rapidement pris une tournure polémique. Toute la classe politique, du gouvernement en passant par Les Républicains ou le FN a dénoncé les propos de Benzema sur la prétendue France raciste. Seul Benoit Hamon, député PS frondeur a pris la défense du joueur rappelant que le racisme monte en France depuis plusieurs années. Le Premier ministre lui aussi habitué à prendre part aux débats football a aussi répondu à Benzema. Dans un entretien publié ce vendredi dans les quotidien du groupe Ebra, M. Valls assure que «l’équipe de France est là pour transcender les origines sociales et géographiques, répond le Premier ministre. Je suis choqué que certains en fassent un combat identitaire. L’amertume, les critiques, les polémiques n’ont pas leur place et n’ont aucun sens dans ce moment-là. On doit tous être rassemblés derrière les Bleus. Et ils peuvent gagner l’Euro ! Les footballeurs sont des gens très jeunes à qui, c’est vrai, on demande beaucoup. Mais ils ont un devoir d’exemplarité parce qu’ils portent le maillot bleu».
Eric Cantona avait allumé la mèche. Eric Cantona s’en est expliqué dans Libération après la polémique suscitée par ses propos dans le «Guardian» où il laissait entendre que Karmi Benzema et Ben Arfa avant l’Euro pouvait être liée à leurs origines. Il en a aussi profité pour souligner et dénoncer l’absence de diversité dans les hautes instances du foot français.
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