Les lorrains préfèrent les zones commerciales aux centres-villes pour leurs achats
Selon une étude publiée par la CCI (Chambre de Commerce et d’Industrie), les lorrains préfèrent effectuer leurs achats dans les vastes zones commerciales de périphérie plutôt que dans les centres-villes. Toutefois, le commerce en ligne reste devant et ne cesse de gagner des parts de marché.
En Lorraine, 85 % des dépenses de consommation alimentaire sont captées par la grande distribution. C’est une emprise forte rapportée à la moyenne française (78%). Par rapport à 2008, la part des hypermarchés (47%) se maintient et celle des maxidiscounts (14%) se stabilise après une forte croissance. La place des supermarchés (18 %) recule sensiblement au profit de magasins plus spécialisés qui se sont développés ces dernières années (bio, fruits et légumes).
L’expansion rapide des Drives, captant 3% de la consommation alimentaire lorraine, a aussi permis aux plus grandes surfaces alimentaires de résister dans un contexte difficile. Avec 11% de parts de marché, le commerce alimentaire traditionnel résiste plutôt bien à l’échelle régionale. Mais ce score est en retrait par rapport à la moyenne française (15%). En Lorraine, des disparités semblent se creuser entre des espaces ruraux où le tissu de proximité se fragilise et les agglomérations urbaines dans lesquelles des magasins alimentaires souvent franchisés partent à la reconquête des quartiers.
Globalement, 70% des achats (alimentaires et généraux) se font dans ces grandes zones périphériques des agglomérations de Lorraine, selon la CCI de Lorraine qui place la zone du Linkling (Thionville-Terville) en tête avec 3,5% de la dépense commerciale à égalité avec le centre-ville de Nancy qui résiste. Derrière, le centre-ville de Metz (2,9%) suivi des zones de périphérie d’Heillecourt-Houdemont au sud de Nancy (2,6%) et du sud de Metz à Augny-Moulins-Jouy aux Arches (2,6%). Plus loin derrière la zone commerciale de Semécourt-Fèves avec sa locomotive Auchan (1,8%) puis la zone du Sébastopol à Metz (1,6%), la zone de la porte Verte dans la banlieue de Nancy (1,5%), la zone Europa de Forbach (1,5%), la zone Europe au nord de la Meurthe-et-Moselle à Mont-Saint-Martin (1,4%), la banlieue de Sarreguemines (1,3%), la zone de Frouard au nord de Nancy (1,2%), la zone Verdun Sud (1,2%), la zone de Saint-Dié-des-Vosges (1,1%) puis la zone Leclerc de Sarrebourg (1,1%). Ferment la marche : la zone Roberval-Réveilleux de Vandœuvre-lès-Nancy (1%), la zone Carrefour de Jeuxey dans les Vosges (1%) et la zone de La Grande Sapinière dans la banlieue de Nancy (1%).
- 7 achats sur 10 dans les zones commerciales de Lorraine -
En 2015, 90 % des dépenses de consommation courante des ménages lorrains sont réalisées en Lorraine. Ce chiffre est stable par rapport à 2008. Ce bon score signifie globalement que l’offre commerciale lorraine répond de manière satisfaisante aux besoins de la population régionale. Cependant, des disparités parfois importantes existent entre les départements. Même si elle a progressé, l’attractivité du commerce meusien est moins importante que celle des Vosges, les deux autres départements occupant une position intermédiaire.
En Lorraine, l’ensemble de la branche commerce compte 91 816 salariés soit 20,5 % des emplois salariés marchands. Le commerce de détail hors automobile compte 21 739 établissements et 57 600 emplois salariés. Entre 2008 et 2014, les effectifs du secteur du commerce lorrain ont accusé une baisse de -6 % contre -1 % en moyenne à l’échelle nationale. L’effet conjoncturel de la crise est bien sensible mais une tendance baissière plus structurelle s’observe déjà depuis 2001. Elle se double d’une recomposition du paysage commercial régional, des métropoles régionales aux centres-bourgs ruraux.
La vente à distance (principalement internet) capte 794 M€ soit 6 % de la consommation courante des ménages en Lorraine. Elle concerne plus particulièrement les produits non alimentaires parfois avec une emprise conséquente (produits culturels et technologiques). Cette consommation échappe en grande partie au commerce local. En dépit d’une convergence progressive entre commerce physique et commerce à distance, cette nouvelle forme de vente, dont profitent les consommateurs, pèse sur l’activité commerciale régionale.
L'étude complète publiée par la CCI de Lorraine à lire ici.