Waves : "nous ne voulons pas la mort du centre-ville de Metz"
Le P-DG de la Compagnie de Phalsbourg qui a inauguré jeudi le centre commercial «Waves» dans l’agglomération de Metz (Moselle) revient pour «LOR’Actu» sur ce projet titanesque. «Nous ne voulons pas la mort du centre-ville de Metz» assure-t-il.
Dans quel état d’esprit êtes-vous alors que vous attaquez une semaine historique pour votre société, la Compagnie de Phalsbourg ?
Nous sommes dans l’aboutissement d’un projet de cinq ans. On a décidé d’investir 100 millions d’euros à Metz pour lancer notre premier «open sky shopping center» après le succès de «L’Atoll» à Angers. On a fait le choix de Metz parce que la zone de chalandise est énorme. Nos clients viendront du secteur bien sûr mais aussi de Nancy, de Luxembourg, d’Allemagne ou encore de Belgique. On a voulu avec Waves mixer l’exclusivité de l’architecture avec une toiture en inox, la créativité commerciale et le dépaysement.
Quand on se promène dans les allées de Waves, on pense à une ville à côté de la ville…
Les centres commerciaux de périphérie ne doivent plus se résumer à ce qui s’est fait dans les années 80 et 90. On ne peut plus se permettre de construire des cubes avec une enseigne lumineuse et un petit parking goudronné au bord d’une route. On a pensé Waves au-delà du centre commercial. Ce n’est pas qu’un lieu pour consommer. On peut aussi s’y détendre, passer un moment en famille, voir un spectacle ou manger au restaurant. Avec l’arrivée prochaine d’un cinéma ou d’autres loisirs, le client doit pouvoir choisir. Nous nous sommes rendus compte qu’imaginer des espaces de qualité c’est respecter le client. Waves préfigure la nouvelle génération de centres commerciaux d’entrée de ville pour ces dix prochaines années.
"Nous allons nous battre pour un cinéma !"
Des boutiques, des restaurants, des spectacles, prochainement un cinéma et des loisirs… Des voix s’élèvent pour dénoncer une «mise à mort du centre-ville». Qu’en pensez-vous ?
Nous ne voulons pas la mort du centre-ville de Metz et encore moins de son commerce. Il faut travailler en bonne intelligence. Pour un commerce de centre-ville fort, il faut un commerce de périphérie fort et inversement. Si l’hyper centre, ses commerces, ses musées, ses hôtels et ses animations ne sont pas à la hauteur, les clients ne viendront pas à Waves. Et si Metz ne propose pas des centres commerciaux innovants, les clients iront dans d’autres agglomérations. Bien sûr, nous ne sommes pas amis avec Semécourt ou Thionville mais sommes amis de Metz. Waves fera la promotion du centre-ville. Nous avons signé avec les commerçants de la ville une convention «Commerce de centre-ville». On a décidé d’adhérer à la Fédération des commerçants et de financer une campagne d’animation commerciale pour le centre-ville.
Le développement de Waves Actisud ne s'est pas fait sans mésaventures. Vous avez notamment dû essuyer deux refus de CDAC (l'une pour un cinéma, l'autre pour le commerce d’habilement). Vous allez abandonner ?
Certainement pas. Nous allons développer Waves ! Le projet va encore grandir. Ce n’est que le début. Notre dossier concernant le cinéma en partenariat avec Kinépolis est examiné par la CDAC le 17 novembre prochain. On se bâtera pour avoir un cinéma. Waves ouvre avec 100 % de surfaces commerciales autorisées par la première CDAC de janvier 2011. On a fait appel pour l’ouverture de La Halle aux Vêtements, aux Chaussures et Besson. Il nous parait anormal de nous refuser une évolution du projet. Avec le contexte économique, les opportunités… il semble évident que cela évolue. Conforama aurait du s’installer mais ils n’ont pas respecté l’accord que nous avions passé. Le secteur du meuble se porte mal, très mal. Nous n’avions plus d’intérêt à aller proposer leur cellule à d’autres enseignes. Mc Donald’s et Mango vont aussi nous rejoindre. Ces enseignes sont indispensables dans un centre-commercial comme Waves. Il reste aussi des cellules commerciales libres dans le secteur de la restauration. On ouvre avec 72% de surfaces commercialisées.
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