Régionales : l’alsacien pour l’UMP et le lorrain pour le PS vont s’affronter

Le PS et l’UMP ont désigné leur candidat pour les futures élections régionales en Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne. Philippe Richert, président sortant de l’Alsace pour l’UMP affrontera Jean-Pierre Masseret, président sortant de la Lorraine pour le PS. Le FN se cherche encore un candidat.
L’affiche des futures régionales se dessine peu à peu. Sans grande surprise, pour le PS Jean-Pierre Masseret tentera de faire basculer la future grande région Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne à gauche. La Lorraine et la Champagne sont déjà détenues par la gauche mais l’Alsace résiste en étant un bastion historique de la droite.
Le sénateur PS qui est président de la région Lorraine, mis en difficulté dans le dossier de gare TGV à Vandières, a été élu par les militants PS du grand-Est jeudi soir. Pour cette nouvelle grande région, il souhaite une "région qui affirme, défend, réalise les valeurs sociales de la République ; une Région impliquée, engagée dans le quotidien mais également dans la préparation de l'avenir". Il souhaite "imaginer, proposer et construire une organisation politico-administrative" différente que celle existante actuellement. Il proposera que la nouvelle région "adhère à l'indicateur Betterlife Index qui permet de mesurer la qualité de vie à partir de 11 critères (logement, revenu, emploi, éducation, environnement, santé, services publics, sécurité…"
Au PS, un président de région mis en difficulté
Face à lui, un candidat anonyme, faisant candidature de témoignage, qui est proviseur dans un lycée de Reims en Champagne-Ardenne. Wilfrid Winieski souhaite "redonner l'espoir à une partie des concitoyens désabusés". Mais aussi souhaite "favoriser les mobilités et les communications" tout en veillant à ce que les villes moyennes puissent conserver leur dynamisme. Son vœu est de "réussir à construire et à inventer une nouvelle Région grâce aux nombreux leviers : aménagement numérique, développement durable, gestion des programmes européens, transition énergétique, formation professionnelle, écotourisme." Il veut également construire et renforcer la cohésion et la culture commune d'un vivre ensemble respectueux des identités et des spécificités locales.
Philippe Richert qui s’est d’abord opposé à la fusion de région, l’Alsace, avec ses voisines de Lorraine et de Champagne-Ardenne s’est porté candidat à l’intérieur de son parti pour les régionales de décembre. La commission nationale d’investiture de l’UMP qui s’est réunie ce jeudi a choisi «à l’unanimité» le président sortant de l’Alsace pour être tête de liste aux régionales, selon des sources concordantes.
Un ancien ministre de Nicolas Sarkozy pour l’UMP
Avant sa désignation ce jeudi par l’UMP – qui sera confirmée par le conseil national ce samedi – une vingtaine d’élus d’Alsace ont signé un appel en faveur de la «légitimité» de Philippe Richert pour conduire une liste aux régionales. Parmi eux, Jean-Marie Bockel, René Danesi, Fabienne Keller, Guy-Dominique Kennel, Claude Kern, André Reichardt et Catherine Troendlé, ainsi que les députés Jean-Louis Christ, Laurent Furst, Arlette Grosskost, Antoine Herth, Patrick Hetzel, Francis Hillmeyer, Frédéric Reiss, Jean-Luc Reitzer, Sophie Rohfritsch, André Schneider, Michel Sordi, Eric Straumann et Claude Sturni, la députée européenne Anne Sander et le maire de Mulhouse Jean Rottner.
L’homme, qui gère la seule région de France de droite, est un ancien ministre chargé des collectivités territoriales de Nicolas Sarkozy. A partir de 2010, il tente de créer un conseil unique d'Alsace qui réunirait le conseil régional et les conseils généraux du Haut-Rhin et du Bas-Rhin. Le projet est interrompu par l'échec d'un référendum organisé sur le sujet le 7 avril 2013.
Au FN, Florian Philippot tient la corde
Selon nos informations, Florian Philippot est en bonne voie pour conduire une liste aux prochaines régionales pour la future grande région Est. «Cela semble acté que Florian Philippot conduise notre liste, rien n’est officiel mais cela paraît cohérent» assure un cadre du Front national en Lorraine, qui lui-même assure «ne pas y aller» malgré sa connaissance du terrain. Très médiatique, le n°2 du parti de Marine Le Pen est déjà député européen dans l’Est. Même s’il a échoué aux municipales, il pourrait faire sensation aux régionales. «On dit souvent que le nord et le sud-est peuvent basculer mais on ne cite jamais l’Est. Pourtant notre potentiel électoral est énorme. Nos résultats aux municipales et aux européennes le prouvent» assure ce même cadre.
Mais le FN n’est pas pressé et assure se concentrer sur les élections départementales de mars prochain où il espère gagner quelques départements. Il envisage surtout de faire entrer des centaines de conseillers départementaux partout en France alors qu’il n’en a qu’un actuellement.
L’UDI part sans l’UMP pour le moment
Le parti centriste part aussi à la conquête des régionales en Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne sans l’allier pour l’instant à l’UMP. L’UDI a désigné le maire de Nancy (Meurthe-et-Moselle), Laurent Hénart, pour conduire les forces du centre et se préparer aux élections régionales de décembre prochain.
"J’ai été désigné par l'UDI pour en être le coordinateur, organiser notre position, notre stratégie et notre engagement dans le scrutin de décembre prochain, avec des priorités d’actions et un projet clair : l’alternance. Je ne suis pas candidat à cette élection. Je me consacre à fond à Nancy, comme je l’ai dit depuis aux Nancéiens pendant la campagne municipale. Se consacrer à Nancy, c’est s’impliquer à fond dans la nouvelle région Alsace-Lorraine-Champagne-Ardennes, qui est notre avenir" a-t-il précisé dans une déclaration transmise ce jeudi à LORACTU.fr.
Laurent Hénart avait déjà été candidat de la droite et du centre aux régionales en échouant face à l'actuel président PS de la région Lorraine, Jean-Pierre Masseret, en 2010. Il avait toutefois été élu conseiller régional avant de démissionner. La liste de Laurent Hénart se plaçait en deuxième position avec 31,55 % des voix, contre 50,01 % pour la liste socialiste du président sortant Jean-Pierre Masseret et 18,44 % à la liste FN lors du second tour.
Vont-ils trouver un accord avec l’UMP pour faire liste commune ? Face à un Front national souvent donné en tête à près de 30%, la droite et le centre ont tout intérêt à s’unir pour garantir l’alternance face à la gauche.
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