Nucélaire: les opposants de Bure demandent à Nicolas Hulot l'abandon du projet
Dans une Lettre ouverte le mouvement anti CIGEO demande au ministre de la Transition écologique et solidaire de renoncer au "projet d’enfouissement des déchets nucléaires qui sacrifie non seulement un territoire, mais menace durablement le pays tout entier". Le même collectif interpelle le Premier ministre Edouard Philippe, connu pour ses positions pro-nucléaire.
Outre Notre-Dame-des-Landes, Nicolas Hulot, devra aussi se prononcer sur la poursuite de Cigéo. La contestation s’est radicalisée autour du projet d’enfouissement de déchets hautement radioactifs. Le nouveau "super-ministre", numéro trois du gouvernement mais aussi le Premier ministre sont déjà interpellés depuis plusieurs jours par les opposants au projet de "poubelle nucléaire" qui doit voir le jour aux confins de la Meuse et de la Haute-Marne, en marge d'un petit village de 500 habitants qui se déchire autour de ce gigantesque chantier. Pendant la présidentielle, le candidat du PS Benoit Hamon, allié avec l'écologiste Yannick Jadot était le seul à promettre dans son programme la fin du projet de Bure. Pas Emmanuel Macron.
Les associations qui s'opposent au projet ont demandé à M. Hulot, dans une lettre ouverte, que le gouvernement "ne tente aucune évacuation du bois Lejuc" où ont élu domicile plusieurs opposants. Dans un récent entretien au Journal du Dimanche, le ministre Nicolas Hulot avait joué la prudence sur ce dossier explosif assurant" "Je connais ce dossier mais je veux l'étudier d’avantage" sans en dire plus sur sa position. Directement, le mouvement anti CIGEO demande "que le gouvernement stoppe tout projet d’enfouissement profond des déchets radioactifs". "Si comme vos prédécesseurs, vous n’écoutez qu’une seule voix, celle des acteurs du nucléaire, la seule ayant accès à votre cabinet, qui affirme que le stockage nucléaire en grande profondeur est une solution, alors vous vous tromperez gravement" préviennent les opposants à Bure en s'adressant à l'ancien animateur de télévision qui a accepté de faire son entrée dans le gouvernement d'Emmanuel Macron.
- Hulot n'a pas encore pris position -
Pour les opposants, "des experts indépendants l’ont prouvé de manière irréfutable. Confiner une telle masse de déchets radioactifs à moins 500m sous terre peut mener à des explosions souterraines liées à la nature de certains déchets. Un incendie en grande profondeur serait ingérable.La contamination de nappes phréatiques serait inévitable car la radioactivité s’échappera un jour des colis de confinement". "Ne soyez pas sourd comme tant d’autres à la multitude de signaux d’alerte obstinément envoyés aux décideurs - dont vous faites à présent partie- par des personnes de tous âges, en lutte pied à pied dans le Bois Lejuc depuis juin 2016, où l’Andra a tenté de commencer les travaux préparatoires de CIGEO en toute illégalité" écrit le collectif dans cette lettre ouverte publiée notamment sur Médiapart.
Le collectif s'est également agacé d'un futur déplacement d'Edouard Philippe prévu mercredi en Haute-Marne. Le mouvement s'agace de ne pas avoir été informé de l'agenda du chef du gouvernement qui n'a pas prévu de se rendre à Bure. Selon un agenda communiqué par Matignon, M. Philippe se rendra à Colombey-les-Deux-Eglises puis à Saint-Dizier où il se rendra sur la tombe du Général de Gaulle puis consacrera l'essentiel de sa visite au thème de la Défense en se rendant sur la Base Aérienne 113.