Nancy : une femme porte plainte contre le CHU après le suicide de son mari chirurgien
La veuve d’un médecin-chirurgien de Nancy qui s’est suicidé en 2011 a décidé de porter plainte contre le CHU de la ville qu’elle estime en partie responsable de son décès. Estimant que l’enquête ouverte par la police traine en longueur, Isabelle Carteaux brise le silence.
Isabelle Carteaux veuve depuis 2011 a décidé de briser le silence. Son mari, chirurgien à Nancy s’est suicidé après deux tentatives de suicide ratées. La troisième à Lyon après une hospitalisation difficile a été fatale à ce chirurgien respecté de 51 ans qui exerçait au CHU nancéien. « C’était un épuisement provoqué. Je pense que Jean-Pierre a été torpillé par son chef de service dont il devait devenir le successeur » assure son épouse dans L’Est Républicain de dimanche. Elle accuse, avec une dizaine de témoignages recueillis, le supérieur chargé du service dans lequel exerçait son mari. Le professeur Villemot respecté dans le monde entier pour ses prouesses dans les blocs opératoires est directement accusé par l’épouse qui assure que son mari était victime de burn-out et de pressions psychologiques fortes de M. Villemot.
Le praticien a fait une première tentative de suicide dans une forêt de l’agglomération de Nancy en 2009 puis une seconde au même endroit en 2011. Le chirurgien réussira à se donner la mort dans une chambre d’hôtel de Lyon à l’issue d’une hospitalisation dans un hôpital de la ville après sa seconde tentative ratée.
M. Carteaux aurait évoqué à de nombreuses reprises à son entourage des difficultés au sein de son service. Des pressions également évoquées avec le responsable psychiatrique de l’hôpital du Val de Grâce où il avait été hospitalisé. Il «a pu évoquer une pression ambiante et une exposition sans protection ni même attention de son environnement professionnel direct » estime ce responsable cité par le quotidien.
Une enquête et une plainte administrative
La police avait ouvert une enquête pour déterminer avec précision les circonstances du suicide de ce chirurgien. Si des témoins ont été entendus notamment en 2015, le praticien Villemot n’aurait jamais été auditionné par les policiers, selon son entourage. En plus de l’enquête de police, la veuve du chirurgien a décidé de saisir le Tribunal administratif de Nancy.
La direction du CHU de Nancy a refusé de commenté cette affaire «en cours».
Une autre affaire de suicide dans le milieu hospitalier a fait grand bruit fin 2015 à l’hôpital Pompidou à Paris. Le professeur Jean-Louis Megnien s'est donné la mort le 17 décembre, alors qu'il revenait de neuf mois d'arrêt pour dépression. Son entourage dénonce le harcèlement dont il faisait l'objet. Sa veuve a porté plainte et le parquet de Paris a ouvert une enquête.
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