En Meurthe-et-Moselle, la gendarmerie annonce les contrôles radars sur Facebook
La gendarmerie de Meurthe-et-Moselle annonce désormais depuis plusieurs semaines les contrôles radars de la semaine. Une manière de prévenir les automobilistes pour éviter la répression à tout prix. Le réseau social permet aussi de toucher les plus jeunes conducteurs.
L’escadron de gendarmerie du département de Meurthe-et-Moselle annonce désormais la plupart des contrôles de vitesse mobiles sur le réseau social Facebook. Une occasion pour les automobilistes de connaître à l’avance les lieux de prédilection, les dates et même les horaires précis de leur présence sur le bord de la route. Un cas plutôt rare en France où régulièrement les policiers, gendarmes et autorités judiciaires regrettent la divulgation d’images ou d’informations de présence d’hommes sur le terrain. Pour la gendarmerie de Meurthe-et-Moselle, il s’agit aussi d’éviter que des internautes ne signalent des contrôles sans rapport avec la vitesse. «Parfois, nous effectuons des opérations coup de poing sur les routes pour retrouver un fugitif en lien avec des affaires de vols ou de braquages, parfois il s’agit d’opérations antistupéfiants et alcool» explique un gendarme du département.
L’occasion également pour les gendarmes de Meurthe-et-Moselle de s’adresser à un public de conducteurs plus jeunes qui fréquentent régulièrement le réseau social bleu foncé. «Les jeunes conducteurs sont très utilisateurs de ces réseau. C’est donc un nouveau public pour nous» explique Gwendal Durant, commandant de groupement de la gendarmerie nationale dans le département. Une manière également «de mieux faire accepter la sanction en cas d’excès de vitesse car nous avons fait le choix en toute transparence de prévenir à l’avance des contrôles» poursuit-il. Si 8 gendarmeries départementales sur 10 ont désormais une page Facebook, peu annoncent leurs contrôles radars à l’avance.
- Relaxe générale pour les internautes anti-radars -
En 2014, quinze Aveyronnais avaient été condamnés pour avoir animé un groupe Facebook signalant les radars et les contrôles routiers des forces de l'ordre dans le département de l’Aveyron. La cour d'appel de Montpellier avait finalement contredit le tribunal en relaxant l’ensemble des internautes. En infligeant un mois de suspension de permis aux prévenus, poursuivis pour «soustraction à la constatation des infractions routières», les juges de Rodez avaient considéré qu'indiquer les radars entre usagers via le Net était constitutif d'une infraction. S'il avait été confirmé en appel, ce jugement inédit aurait fait jurisprudence et aurait sonné comme l'annonce d'un vaste coup de balai sur la Toile. Tous les nombreux sites délivrant des informations identiques auraient dû fermer.
La relaxe obtenue a donc donné un signal diamétralement opposé aux automobilistes. La pléthore de pages Facebook sur la Toile qui signalent les contrôles sur les routes peuvent continuer à être alimentés. Celle de l'Aveyron, intitulée «Le groupe qui te dit où est la police dans l'Aveyron» a pu poursuivre ses activités. Des pages de ce type existent également dans les Vosges, en Meurthe-et-Moselle ou en Moselle où l’on retrouve aussi les bouchons, les accidents ou encore les conditions météo pour conduire. Pour Me Rémy Josseaume, spécialiste du droit automobile et défendant onze prévenus, ce jugement a pu «créer un rééquilibrage entre ce qui est accepté par l'administration et les pratiques spontanées d'usagers. Il aurait été injuste que l'État accepte des outils d'aide à la conduite qui donnent des informations sur les contrôles et qu'il interdise des pages Facebook fournissant un service identique».
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