En meeting en Lorraine, Arnaud Montebourg appelle "à faire battre Hollande"

Nancy - 13/10/2016 11h57 - mis à jour le 13/10/2016 14h02
Lu 5 078 fois -   LORACTU.fr La Rédaction
En meeting en Lorraine, Arnaud Montebourg appelle "à faire battre Hollande"
Politique
Mercredi 12 octobre 2016, Arnaud Montebourg lors d'une réunion publique à Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle) lors de la campagne de la primaire de gauche. (PHOTO: LORACTU.fr)

L’ancien ministre de François Hollande a multiplié les coups contre son probable concurrent à la primaire de la gauche. En meeting à Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle) mercredi soir, Arnaud Montebourg a appelé à «faire battre» le chef de l’Etat pour qu’il y ait enfin un «président de gauche» à l’Elysée. Récit.

La salle est petite mais comble. Loin des shows à l’américaine d’Emmanuel Macron dans les grandes métropoles françaises – lui aussi en marche vers la présidentielle de 2017 – Montebourg soigne cette France «périphérique» qu’il souhaite rallier à sa cause. Gonflé à bloc par un récent sondage qui le donnait vainqueur face à François Hollande à la primaire de la gauche de janvier prochain, Arnaud Montebourg multiplie les déplacements et les interventions fracassantes contre son ex-patron qui est empêtré dans une impopularité record. Mercredi soir à Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle), ville de 15 000 habitants,- marquée par un bassin industriel important, le chantre du Made in France a tenu son seul meeting de campagne de sa tournée de 3 jours en Lorraine de mercredi à vendredi consacrée à l’industrie.

Face à ses partisans, M. Montebourg a assuré que la vraie préoccupation des Français c’est le «pain du quotidien» rejetant le débat sur l’identité, la sécurité ou l’islam qui occupe largement droite et extrême droite. «Ce sont des sujets de diversion» estime l’ancien ministre du redressement Productif qui vient cette semaine sur les terres de Lorraine pour évoquer durant trois jours les thématiques de l’industrie, du produire français et de l’emploi. «L’échec de ce quinquennat c’est le chômage» tacle Montebourg à l’endroit du locataire de l’Elysée. A Pont-à-Mousson, Arnaud Montebourg accompagnée de la locale de l’étape la députée PS de Moselle Aurélie Filippetti – qui est également sa compagne – assume de «passer par les villes moyennes, la France qui souffre, la France périphérique». Comme en 2011 pour François Hollande en campagne pour la primaire du PS, M. Montebourg entend bien faire le tour de France de toutes les fédérations socialistes, à la campagne comme à la ville.

LIRE AUSSI. Montebourg en Lorraine trois jours à la rencontre de "la gauche de Florange"

- "Juppé veut prendre aux pauvres pour donner aux riches" -

Attendu jeudi après-midi à Florange (Moselle) par des représentants syndicaux et des salariés du géant de l’acier ArcelorMittal dont il avait tenté de sauver les hauts-fourneaux, M. Montebourg ne s’est pas privé de revenir cet épisode «fracture du quinquennat». Dans une interview exclusive accordée mardi à «LORACTU.fr», l’ancien ministre du Redressement Productif a accusé Hollande et Ayrault «d’avoir renoncé à sauver Florange». Devant ses soutiens mercredi soir, l’ancien ministre a assuré «penser très souvent à Florange (…) qui est une blessure» dit-il. Défendant de nouveau sa proposition de nationalisation partielle des hauts-fourneaux soutenue à l’époque par «la gauche, le centre, la droite et même le Front national», M. Montebourg accuse clairement le gouvernement d’avoir cédé face à Mittal. «La famille Mittal avait mené Sarkozy par le bout du nez, il s’apprêtait à en faire de même avec le président» fustige Montebourg qui avait lancé un bras de fer ultra-violent avec le géant indien de l’acier. «Face à la résistance de Mittal, il n’y avait pas d’autres choix que la force de l’Etat» a défendu l’ancien ministre à la tribune.

Appelant les électeurs de gauche à se mobiliser pour la primaire de la gauche prévue en janvier, M. Montebourg a fustigé l'idée d'aller voter à celle de droite en faveur d'Alain Juppé. (PHOTO: LORACTU.fr).

Tout au long de son meeting, Arnaud Montebourg a défendu son programme économique assumant une «intervention intelligente de l’Etat» à l’inverse des programmes «siamois» de Juppé et Sarkozy. «Quand j’entends que des électeurs de gauche s’apprêtent à voter Juppé à la primaire de la droite et ne parlent pas de celle de gauche, je dis non» a clamé le défenseur du «Projet France». «Vous êtes prêts à payer deux euros pour aller voter à la primaire à droite et défendre une méga loi El-Khomri ? Juppé c’est l’inverse de Robin des Bois. C’est prendre aux pauvres pour donner aux riches» fustige-t-il en rappelant la volonté du maire de Bordeaux de supprimer l’Impôts de Solidarité sur la Fortune (ISF). «J’ai fait un rêve, qu’il y ait un président de gauche à l’Elysée» s’est amusé Arnaud Montebourg devant ses sympathisants de Pont-à-Mousson assurant que lui «est de gauche, la gauche socialiste».

- Multiples tacles contre François Hollande -

A Hayange, le FN et Montebourg se disputent autour du Secours Populaire

M. Montebourg a surtout défendu la «fin de l’austérité». «Le vrai débat de la présidentielle c’est l’austérité. En 2012, on aurait dû aller dans les pays d’Europe du sud, l’Espagne, l’Italie, le Portugal pour créer une alliance anti-austérité» dit-il alors que François Hollande avait accordé son premier voyage de chef d’Etat à Angela Merkel. Pour lui, l’austérité est responsable de biens des maux dont le chômage de masse et la montée des partis populistes, anti-européens et d’extrême droite en Europe. D’ailleurs, ce jeudi outre son déplacement très attendu à Florange, M. Montebourg sera aussi à Hayange. Cette ville conquise par le Front national en 2014 sur fond de désindustrialisation massive du secteur. Il ira soutenir les bénévoles du Secours Populaire mis à la porte par le maire FN Fabien Engelmann qui juge l’action de l’association trop «pro-migrants». «Le président national du Secours Populaire nous a assuré de son soutien quant à notre visite ce jeudi» assure l’entourage de M. Montebourg. L’annonce de la visite du candidat avait provoqué la désapprobation de la présidente du Secours Populaire de Moselle mais l’accord de la directrice de l’antenne locale d’Hayange.

Au cours de son meeting, Arnaud Montebourg n’a pas manqué de tacler François Hollande dont il a assuré dimanche à la télévision son «regret» de lui avoir apporté son soutien en 2012. Dans l’interview accordée à «LORACTU.fr», il estimait aussi son entrée au gouvernement comme une seconde erreur. A ses partisans, il a clairement appelé à «faire battre François Hollande». La campagne de la primaire à gauche, qui débute à peine, s’annonce cinglante. 

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1 Commentaire

Urgo
Victor U. - il y a 3 mois
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C'est même pas sûr qu'il se présente ! Après ses confidences à deux journalistes du "Monde", cela ressemble à un.....sabordage pur et simple, d'une éventuelle candidature à la primaire socialiste. Répondre
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