Thionville et Longwy en tête des villes qui comptent le plus de travailleurs frontaliers
En 2011, 353 000 navetteurs transfrontaliers résident en France tout en travaillant dans un pays voisin ; c’est 50 000 de plus qu’en 2006 et 100 000 de plus qu’en 1999, selon une enquête publiée par l’INSEE.
Les grandes destinations restent les mêmes, et les tendances relevées lors de précédentes analyses se confirment. La Suisse, avec près de 160 000 frontaliers, reste de loin le premier pays de destination. Les navettes vers le Luxembourg (deuxième destination) et vers la Belgique (quatrième) sont en forte hausse. Le nombre de navetteurs se rendant en Allemagne (troisième destination) continue de décroître tandis que les mouvements vers Monaco augmentent légèrement. Vers tous les autres pays de destination, les mouvements restent faibles.
À l’inverse, on estime à 30 000 les flux des pays voisins vers la France. Près de la moitié proviennent de Belgique. Les flux provenant d’Allemagne se chiffreraient à environ 4 000. Avec la Suisse et le Luxembourg, les effectifs sont très réduits. Il n’y a qu’avec l’Italie que les flux entrants sont supérieurs aux flux sortants.
Plus de 4 habitants sur 10 à Longwy est travailleur frontalier
Si la part des transfrontaliers dans la population active reste faible à l’échelle de la France, elle est localement très élevée. Les navetteurs sont concentrés dans un nombre limité de zones d’emploi, où ils représentent une part très importante de la population active : deux tiers d’entre eux sont localisés dans seulement dix zones d’emploi.
Dans la majorité des cas, la part des navetteurs augmente entre 2006 et 2011, notamment là où elle était déjà élevée. La part des navetteurs dans la population active dépasse les 35 % dans les zones d’emploi de Morteau, du Genevois français, de Saint-Louis et de Menton. Elle culmine à plus de 40 % à Longwy. À l’exception du Genevois, ces zones d’emploi ne sont pas de très grande taille.
Par ailleurs, on trouve des effectifs de navetteurs importants, mais représentant une part plus faible des actifs, dans les zones d’emploi de Metz, Mulhouse, Strasbourg et Roubaix-Tourcoing.
Le nombre de frontaliers vers le Luxembourg explose, pas vers l’Allemagne
Thionville (Moselle) compte ainsi 30,9% de frontaliers en 2011 contre 27,7% en 2006. Soit près de 5 000 travailleurs en plus en cinq ans. Au total, la ville et son agglomération comptent 32 900 frontaliers. La seconde ville du département en nombre d’habitants est située à environ 30 kilomètres du Luxembourg.
A Longwy (Meurthe-et-Moselle), à seulement cinq kilomètres de la frontière franco-luxembourgeoise, la proportion de travailleurs frontaliers est encore plus importante. Plus de 4 habitants sur 10 font la navette vers le Grand-duché quotidiennement, selon l’enquête de l’INSEE. Ainsi dans cette ville située dans le nord de la région, 42,9% des habitants actifs sont travailleurs frontaliers en 2011, soit 22 000 personnes. Un chiffre également en hausse en cinq ans.
Pour Metz (Moselle), la proportion est bien plus faible. A 60 kilomètres de la capitale luxembourgeoise, 6,5% des habitants sont des actifs frontaliers et font la navette tous les jours. Un chiffre là aussi qui augmente en cinq ans de plus de 3 500 travailleurs.
Plus à l’est de la Lorraine, à Forbach (Moselle) à moins d’une dizaine de kilomètres de l’Allemagne, le nombre de frontaliers est en baisse de 1 000 personnes en cinq ans. Au total, 10,5% de la population active est frontalière. Même constat à Sarreguemines en Moselle, où le secteur perd près de 500 travailleurs frontaliers allemands. Dans la principale ville de l’est mosellan, 14,6% des habitants traversent quotidiennement la frontière.
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