Le deuxième terroriste de l’église était recherché depuis 4 jours

Faits Divers

Des policiers autour de l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray, attaquée par un deux terroristes de l'Etat islamique (EI) mardi 26 juillet 2016.

Selon BFMTV et RTL, les services de renseignement recherchaient activement depuis plusieurs jours – au moins 4 jours avant l’attentat commis contre cette église de Normandie, le second terroriste impliqué. La radio assure que le vendredi 22 juillet, 4 jours avant l'attentat, les services de renseignement français reçoivent une information très sérieuse. Un renseignement qui émane d'un service étranger, selon lequel un homme "serait prêt a participer à un attentat sur le territoire national". 

Les enquêteurs n'ont qu'une photo pour identifier cet homme. Ils ne disposent ni d'un nom, ni d'une adresse, ni de coordonnées. L'Unité de coordination de la lutte antiterroriste (UCLAT) diffuse alors largement cette photo à différents services de police. La DGSI qui est chargée du renseignement intérieur en France s’engage alors dans une enquête éclaire mais qui s’annonce difficile. Outre l’absence d’informations sur ce potentiel terroriste prêt à passer à l’acte, ce service de renseignement étranger ne précise pas le mode opératoire, la cible ou la date de l’attentat prévu.

Malgré des perquisitions et des recherches effectuées chez des personnes liées à des activités terroristes, le suspect n’a pas été retrouvé et a eu le temps de passer à l’acte mardi 26 juillet à Saint-Etienne-du-Rouvray en égorgeant un prêtre et en blessant grièvement un fidèle présent pendant la messe matinale.

Ce second suspect recherché depuis la semaine dernière par les services de renseignement serait bien Abdel Malik P. (A.M.P) qui a agit aux côtés d’Adel Kermiche, formellement identifié. Le second assaillant, qui aurait reçu une balle dans la tête lors de sa neutralisation sur le parvis de l’église, serait identifié, indiquent plusieurs médias dont L’Obs, Le Point, ou encore TF1 sur leur site internet.

Le dispositif de sécurité autour de l'église attaquée par deux terroristes, mardi 26 juillet 2016.

Une identification ADN est encore en cours, indiquait Bernard Cazeneuve mercredi. En fin de matinée, plusieurs perquisitions ont eu lieu dans l'entourage de la famille de A. M. P. Pour en avoir confirmation, les enquêteurs attendent les analyses ADN et les comparaisons papillaires. Le procureur de Paris, François Molins, assurait mardi soir lors d’une conférence de presse que l’identification du second terroriste était encore en cours.

Comme Adel K., Abdel Malik P. ferait l'objet d'une fiche «S» pour «sûreté de l'État» émise par les services de renseignements. Né en 1996, il est originaire de Saint-Dié-des-Vosges, une ville de 20 000 habitants, peu connue pour être un foyer de radicalisation. Toutefois, depuis 2014 une cinquantaine de cas de radicalisation ont été signalés dans le département des Vosges.

- Originaire de Saint-Dié-des-Vosges, âgé de 19 ans et fiché S -

Le maire (UDI) de Saint-Dié-des-Vosges David Valence n’a pas souhaité commenter les informations de presse, assurant se remettre au Procureur de Paris concernant les avancées de l’enquête.

Le jeune homme âgé de 19 ans venait de terminer ses études secondaires dans le lycée professionnel Marlioz d'Aix-Les-Bains et avait décroché son baccalauréat en 2015. Il n'était pas connu défavorablement de la direction de l'établissement. Il fait néanmoins l'objet d'une fiche S, qui a été émise par les services de renseignements récemment.

Une carte d'identité au nom d'Abdel Malik P. avait été retrouvée mardi lors d'une perquisition au domicile familial d'Adel Kermiche, rue Nikolas Tesla à Saint-Etienne-du-Rouvray. 

"Mon fils n’aurait jamais pu commettre un tel acte. Il a passé le week-end chez moi. Lundi, il était parti chez l’un de ses cousins à Nancy et ne connaissaient personne à Saint-Étienne-du-Rouvray. J’ai hâte qu’il revienne à la maison" assure la mère du second terroriste présumé, sous le choc, citée par le quotidien régional Le Dauphiné Libéré.

Deux perquisitions ont été menées dans l’entourage du jeune homme. La première à Aix-les-Bains (Savoie), dans le quartier Franklin-Roosevelt,  par le Raid, L'appartement visé serait celui de la mère d'Abdel Malik P., là où le jeune homme résidait. Une seconde opération antiterroriste a aussi été menée dans un quartier au sud de Montluçon (Allier) au domicile d'un membre de la famille du suspect. Dans cette même ville, le suspect aurait adopté le nom de famille de son père en 2009 alors qu’il était encore mineur.