A Metz, l’affiche "anti-FN" de la gay-pride fait polémique
La marche des fiertés qui se déroulera à la mi-juin à Metz (Moselle) aura des arrières goûts de campagne électorale. Contre la municipalité d’abord qui s’est attirée les foudres de l’organisateur mais aussi le Front national qui est clairement visé par l’affiche de l’édition 2015.
Le Front national s’est insurgé de l’affiche 2015 de la «marche des fiertés» - ou gay-pride – qui se déroulera à Metz le 13 juin prochain dans les rues du centre-ville de la capitale. Déjà en proie à une polémique sur le soutien de la municipalité socialiste, la gay-pride messine est au centre d’un nouveau débat. Sur l’affiche circulant sur les réseaux sociaux et placardée dans les rues de la ville, on peut y lire le slogan «toutes les folles ne sont pas au front». L’association Couleur Gaies, principal organisateur de l’événement, suggère le nombre importants de cadres et d’élus homosexuels membres du FN. Trois prénoms complètent l’affiche : Fabien (pour le maire d’Hayange), Florian (pour le N°2 du parti et proche de Marine Le Pen) et Steve (pour le maire d’Hénin-Beaumont dans le nord de la France). Enfin, le drapeau multicolore gay est piétiné par une chaussure de skinhead.
La région Lorraine, dirigée par Jean-Pierre Masseret (PS), a voté une subvention de 6 000 euros à l’association messine provoquant la colère du FN local. Ainsi, Thierry Gourlot, s’oppose à ce soutien. Pour le Front national, cette affiche est «homophobe» et «incite à la haine». Le groupe d’élus frontiste a demandé au président de l’exécutif régional de réclamer la subvention versée, selon un courrier adressé à la mi-mai et transmis à la presse.
Le FN dénonce une affiche "homophobe", Couleur Gaies assume
«Ces propos du groupe Front national de la Région Lorraine nuisent gravement à l'honneur et la réputation du Centre LGBT de Metz ainsi qu'à l'image de ses responsables tous bénévoles. Nous les dénonçons avec force» a réagit l’organisateur principal de la gay-pride qui dénonce depuis plusieurs mois la présence d’homosexuels dans les instantes dirigeantes du FN alors que ce parti est selon lui, «homophobe». Un engagement politique «hypocrite», selon lui.
La gay-pride de Metz, événement pourtant festif, s’ouvrira dans un contexte politique tendu. Le maire (PS) de la ville est visé régulièrement par des attaques de plusieurs associations LGBT dont Couleur Gaies, estimant que la capitale régionale «ne fait pas assez d’efforts» pour la lutte contre l’homophobie. Récemment, la ville s’est opposée à l’achat d’un espace publicitaire dans le programme de la manifestation, occasionnant la rupture des liens existants entre Couleur Gaies et la majorité socialiste. Dominique Gros s’est également peu fait entendre sur sa position sur le mariage et l’adoption pour les couples de même sexe. S’il ne s’y est jamais opposé, il n’a jamais clairement soutenu le projet de loi.
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