Pas de cours d’islam à l’école en Moselle, expérimentation en Alsace

Metz - 04/11/2015 14h14
LORACTU.fr La Rédaction
Pas de cours d’islam à l’école en Moselle, expérimentation en Alsace
Société
Remiermont (Vosges) - Mardi, 10 mars 2015. Une école catholique est condamnée à réintégrer un élève autiste qu'elle avait exclu. PHOTO : ILLUSTRATION/ P. Schuller – Signatures

Les cours de religion à destination des élèves musulmans devraient être expérimentés en Alsace mais pas en Moselle. Dès la rentrée de 2016, certains lycées pourraient expérimenter des cours interreligieux dans les deux départements alsaciens qui sont concordataires.

L’expérimentation des cours de religion pour les élèves musulmans devraient concerner les départements du Haut et du Bas-Rhin en Alsace mais pas la Moselle, trois départements sous régimes concordataires qui autorisent les enfants à suivre des cours de religion de l’école primaire au lycée. Seuls les religions catholique, protestante et juive sont intégrées au concordat, pas l’islam. Le Figaro évoquait ce week-end une possibilité que les cours de religion soient aussi adaptés aux élèves musulmans.

«Ce n’est pas une priorité pour nous. En Moselle, rien n’est lancé en ce sens pour l’instant. Un comité a été créé pour promouvoir le vivre ­ensemble et nous avons la possibilité d’intervenir, toutes religions confondues, dans les écoles qui le souhaitent» affirme Amine Nejdi, président du Conseil régional du culte musulman de Lorraine. Son collègue d’Alsace n’est pas d’accord à propos du sujet dans sa région. Il affirme que les élèves musulmans sont discriminés par rapport aux autres.

Ainsi, des imams formés pourraient intervenir dans les écoles pour ces cours de religion, poursuit le quotidien. Le syndicat enseignant Usna quant à lui n’est pas du tout enjoué à l’idée de cette expérimentation dans les écoles d’Alsace-Moselle. Pour le syndicat, c’est un «un tour de passe-passe permettant de contourner le Concordat qui ne peut juridiquement intégrer l'islam et les imams». Ce syndicat plaide plutôt pour un arrêt de l’enseignement religieux dans les écoles de Moselle, du Bas-Rhin et du Haut-Rhin.

Des cours de religion de moins en moins suivis

L'Observatoire de la laïcité, instance rattachée à Matignon, avait préconisé, dans un avis, de faire "évoluer" le droit local spécifique à l'Alsace-Moselle, en abrogeant notamment le délit de blasphème et en rendant pleinement optionnel l'enseignement religieux à l'école. D'après des chiffres cités par l'Observatoire de la laïcité, l'heure de religion est de facto peu suivie dans les écoles: "en 2010, si 63% des élèves suivaient l'enseignement religieux à l'école primaire, ils n'étaient plus que 30% au collège et 14% au lycée" pour les départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle. Et à Strasbourg, on compte même 72,4% de "dispensés". En théorie, cet enseignement est obligatoire dans les trois départements concernés, à raison d'une heure par semaine dans le primaire comme dans le secondaire. Dans les faits, il est cependant facultatif, puisque les familles peuvent demander à en être dispensées.

A cinq semaines des élections régionales, le FN s’est déjà emparé de ce projet. Florian Philippot, candidat en Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne s’est durement opposé à l’expérimentation de ces cours d’islam dans les lycées d’Alsace-Moselle. Il avait également indiqué son opposition à l’intégration de l’islam dans le concordat.

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2Commentaires

lina
lina k. - il y a 1 mois
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c'est dégueulasse , les seuls qui suivent leurs religions sont les musulmans de nos jours , pourquoi ce sont aussi les seuls ne pouvant pas avoir leurs propre cours de religion ! trop d'injustice envers les musulmans je trouve Répondre
Urgo
Victor U. - il y a 1 mois
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Le désintérêt d'une grande partie de la population française pour la religion, signifie que l'individu a soit acquis une certaine indépendance d'esprit, soit, il est complètement désabusé et prêt à suivre, le premier politicien qui arrivera à s'ériger en ....Messie. Mais, juste qu'à présent, dans la classe politique, il n'y personne à la hauteur de cette tâche messianique. Au sens propre comme au sens figuré. Répondre
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