Le loup continue de tuer dans le département de la Meuse. Cette fois, l’animal s’est attaqué à un jeune bovin âgé de deux jours. Un cas inédit. Les éleveurs à bout de nerfs veulent tuer le canidé.

Un loup a tué un jeune bovin âgé de deux jours et a blessé sa mère, une vache enfermés dans un enclos de la Meuse dans la nuit de dimanche à lundi a-t-on appris de leur propriétaire. Selon lui, c’est la première fois qu’un loup s’attaque à des bovins alors qu’il a déjà tué des dizaines d’ovins dans le département. Les faits se sont déroulés dans un petit village rural de la Meuse à Courcelles-sur-Aire au nord de Bar-le-Duc.

L’éleveur, très en colère, a retrouvé la dépouille du veau dans son enclos avec sa mère blessée à côté. L’animal, 55 kilos, qui est né samedi a été partiellement déchiqueté par le loup. Le canidé aurait éventré, égorgé et dévoré une partie du jeune bovin. La vache quant à elle a été blessée au dos mais a survécu à l’offensive du loup, selon Benoît Boulanger. «La vache a tenté de protéger son petit mais en vain» déplore l’agriculteur qui évalue sa perte à 1 500 euros.

Le tir de défense autorisé

Le loup aurait déjà tué 70 ovins depuis l’automne dernier selon la Préfecture de la Meuse qui doit gérer la colère des éleveurs qui demandent à abattre l’animal. Alors que la polémique avait éclaté dans les Vosges où le loup a été réintégré, le débat touche désormais la Meuse où le canidé est de plus en plus présent. La préfecture du département essentiellement rural avait autorisé en mai dernier les éleveurs à effectuer des tirs de défense contre le loup.

Les demandes d’organiser des battues pour tuer le loup sont restées sans réponse du ministère de l’Agriculture, de l’Ecologie et de l’Intérieur. Les professionnels s’agacent de ce «dialogue de sourd», certains assurent d’ailleurs qu’ils n’attendront pas une autorisation ou une interdiction ferme de tuer le loup de la part des autorités. «Si je croise le loup, je lui tire dessus sans aucun sentiment, il n’en a pas pour les éleveurs et les bêtes. Je le ferai sans regrets et sans autorisation» menace un agriculteur.