Nancy: 7 ans de prison requis contre un pharmacien biologiste pour le viol de cinq patientes
L'avocat général de la cour d'assises de Meurthe-et-Moselle a requis vendredi une peine de 7 ans de prison à l'encontre d'un pharmacien biologiste accusé de viol sur cinq patientes.
Une première femme avait porté plainte en décembre 2005, estimant que le pharmacien s'était livré à "des gestes qui ne relevaient pas seulement de l'acte médical" lors d'un prélèvement gynécologique dans son laboratoire.
Au cours de l'examen, qu'elle avait trouvé particulièrement long, il avait introduit un doigt dans ses parties génitales et tenu des propos déplacés sur son anatomie, selon la plaignante, une infirmière.
Le pharmacien avait expliqué avoir "dérapé avec elle du fait de sa beauté", ajoutant que le pull noir que portait la patiente avait déclenché chez lui "une sensualité".
L'enquête a permis d'identifier quatre autres femmes victimes d'agissements similaires. Seule l'une d'elles ne s'est pas portée partie civile au procès.
"Lorsque vous entrez dans un laboratoire médical, vous y allez pour être soigné, pris en charge, pas pour vous faire agresser sexuellement", a déclaré l'avocat général, Cédric Lomone, ajoutant que l'accusé avait cherché à "traîner les victimes dans la boue".
Ce dernier, revenant sur ses premières déclarations, a soutenu tout au long de son procès qui s'était ouvert mercredi qu'il n'avait fait que commettre des "gestes professionnels".
"Ce qu'il a fait avec ses doigts ne relevait pas d'un acte médical", a rétorqué l'un des avocats de la partie civile, Me Marie Desmet, rappelant que le pharmacien n'était pas gynécologue.
Les patientes se trouvaient dans une position "d'infériorité psychique parce qu'elles avaient à faire à une personne du corps médical en qui elles avaient confiance", a argué une autre avocate de la partie civile, Me Sonia Rodrigues.
"Il n'a pas estimé devoir tenir compte de la personne qui se trouvait en face de lui", a dénoncé une 3e avocate, Me Hélène Laroche.
Poursuivi pour viols et agressions sexuelles commis par une personne abusant de l'autorité que lui confère sa fonction ainsi que pour exhibition sexuelle, le pharmacien encourait une peine de 20 ans de réclusion criminelle.
Outre les 7 ans requis, l'avocat général a demandé l'interdiction définitive d'exercer.
Le verdict est attendu dans la soirée.