Retour aux 39 heures chez Smart: la CFDT dénonce des pressions de la direction
Smart fait pression sur les organisations syndicales pour qu'elles ne s'opposent pas au retour aux 39 heures payées 37 dans son usine de Hambach (Moselle), a dénoncé jeudi la CFDT, à la veille de la notification de l'accord par la direction.
Cet accord, hautement symbolique et qui avait fait l'objet d'un référendum auprès des salariés en septembre, a été présenté aux syndicats fin octobre. Deux syndicats (CFDT et CGT) sur quatre, représentant 53% des salariés, avaient refusé de le signer, rendant le pacte caduc.
Depuis, la direction ne leur a toujours pas notifié l'accord - une procédure nécessaire pour faire valoir officiellement leur opposition et qui prend habituellement "deux à trois jours", a déclaré à l'AFP Didier Getrey, de la CFDT.
La direction a expliqué qu'elle devait d'abord envoyer l'accord en Allemagne et a "profité de ce temps pour mettre la pression à tout le monde", en menaçant notamment de plan social en cas d'opposition, a affirmé le syndicaliste.
"Il y en a marre des menaces. On a fait des contre-propositions pour tenter de renouer le dialogue social, mais on ne nous a pas laissé négocier", a-t-il ajouté, faisant état de fortes pressions de la direction mais aussi "du gouvernement".
La direction a annoncé qu'elle soumettrait l'accord aux organisation syndicales vendredi.
"En cas de non-opposition, dans un délai de 8 jours, des organisations syndicales non-signataires de l'accord d'entreprise (CGT et CFDT), le Pacte 2020 sera mis en oeuvre", a indiqué la direction jeudi dans un communiqué. La CFE-CGC et la CFTC avaient ratifié le pacte.
La CGT et la CFDT vont faire opposition dès réception de la notification, a affirmé à l'AFP M. Getrey, qui entend envoyer les recommandés nécessaires par un huissier, afin de prendre toutes les précautions.
A Hambach, "l'ambiance est complètement délétère. Les gens vont se taper dessus, on n'en est pas loin", a-t-il ajouté, s'inquiétant en outre pour les 1.200 salariés des prestataires de Smart.
Smart France produit à Hambach quelque 100.000 véhicules biplaces dans son usine située aux confins de la Lorraine, de l'Alsace et de l'Allemagne.