Vosges: ouverture du 3e procès d'un homme accusé du viol et du meurtre d'une septuagénaire
Le troisième procès de Gilles Fruminet, un homme de 59 ans déjà condamné à deux reprises pour le viol et le meurtre d'une femme de 75 ans en septembre 2001 en Moselle s'est ouvert mercredi devant la cour d'assises de Vosges.
L'accusé avait été condamné en 2011 à 30 ans de réclusion criminelle par la Cour d'assises de Moselle, puis en 2013 à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté des deux tiers par la cour d'appel de Meurthe-et-Moselle, pour le viol, le meurtre en récidive et l'incendie de la maison de Madeleine Strauch.
Mais cette période de sûreté étant plus longue que ce que prévoit le code pénal, la Cour de cassation a cassé le verdict, et renvoyé M. Fruminet devant la cour d'assises des Vosges.
A l'ouverture de son procès, M. Fruminet a "contesté l'incendie et le meurtre" de Mme Strauch, dont le corps avait été retrouvé le 3 septembre 2001 dans sa maison incendiée à Sémécourt (Moselle).
Allongée sur son lit, elle présentait une trace de coup au niveau de la tempe et du sperme avait été retrouvé sur ses draps.
L'enquête avait conclut au viol puis au meurtre de la victime avant l'incendie de son domicile, mais en l'absence de suspect, elle avait abouti à un non-lieu en novembre 2005.
L'identification de traces d'ADN en 2007 avait permis de rouvrir les investigations, et l'interpellation de M. Fruminet, en détention depuis 2008.
"Je reconnais juste avoir eu une relation sexuelle consentie avec elle", a déclaré ce dernier mercredi matin, évoquant un cambriolage en compagnie d'un ami qui aurait mal tourné.
Pour son avocat, Me Kevin Duprat, "il n'y a ni témoin ni élément matériel" et "l'accusation ne repose que sur le passé de l'accusé et exclut totalement sa version".
Gilles Fruminet avait été condamné en 1978 pour meurtre par la Cour d'assises des Vosges.
Son deuxième conseil, Me Stéphane Giuranna a de son côté rappelé que son client "affirme depuis le départ que le meurtre a été perpétré par quelqu'un d'autre que lui".
"S'il est condamné, ce ne sera pas la première fois qu'une erreur judiciaire dans ce type de dossier sera commise par la cour d'assises des Vosges", a ajouté l'avocat.
M. Fruminet encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu vendredi.