Les aciéries Akers France placées en liquidation judiciaire
Les aciéries Akers France, qui emploient 250 personnes dans le nord et l'est de la France, vont être liquidées, a décidé mercredi la chambre commerciale du tribunal de Thionville, a indiqué l'avocat du CCE, Bertrand Mertz.
Lors de la revente, en novembre, de ses activités au groupe Ampco-Pittsburgh, le suédois Akers n'avait pas cédé les usines de Thionville (Moselle) et Berlaimont (Nord).
Depuis, placées en redressement, elles cherchaient un repreneur. Trois candidats potentiels avaient été retenus le 22 mars par la justice: le directeur du site de Thionville, Alain Vermersch, celui du site de Berlaimont, David Souilah, et l'entreprise Green Elephant.
M. Vermersch avait indiqué avoir le soutien d'Arcelor Mittal, client d'Akers France, qui s'engageait sur des volumes de commande pour l'année 2017.
"C'est notamment le prix de cession négatif" qui a gêné la chambre commerciale, a expliqué M. Mertz. "Aucun repreneur n'offrait quelque chose pour le site, les créanciers payaient à leur place".
"Le problème, c'est que le tribunal a été saisi trop tardivement. Il aurait fallu faire une procédure de sauvegarde. C'est très, très, dur" pour les salariés, a-t-il ajouté.
Dans l'entourage de Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, qui soutenait le projet de reprise de M. Souilah, on juge cette décision "incompréhensible".
"On est très surpris par cette décision qui est extrêmement grave", a commenté cette source interrogée par l'AFP et selon laquelle le projet de reprise reposait sur "un outil industriel qu'on estimait d'avenir".
Le secrétaire du comité d'entreprise de l'usine de Berlaimont, Jean-Pierre Deckuyper, a pour sa part demandé à ce que "le juge revienne sur sa décision".
"Les juges ne font qu'appliquer les lois du gouvernement. Or, celui-ci, qui se dit +socialiste+, nous laisse tomber, en écoutant les ordres donnés depuis Bruxelles", a-t-il expliqué à l'AFP. "Qu'est-ce qu'on attend pour bloquer les plans sociaux? Le gouvernement fout le bordel et il va le payer, dans les urnes ou ailleurs", a-t-il prévenu.
Au total, environ 250 personnes travaillent sur les deux sites industriels, dont plus de 170 en Moselle.