Déchets nucléaires à Bure: le texte contesté sur la réversibilité publié au JO
Le texte sur la réversibilité du centre de stockage de déchets nucléaires radioactifs à Bure (Meuse), définitivement adopté le 11 juillet par le Parlement, a été publié mardi au Journal Officiel, un pas de plus pour ce projet controversé.
Porté par les sénateurs meusiens Gérard Longuet (LR) et Christian Namy (UDI), le texte précise la notion de "réversibilité" de l'enfouissement des déchets, soit la possibilité pour les génération futures de changer d'option de stockage. Il instaure des "revues de la mise en oeuvre" de ce principe tous les cinq ans et oblige à une phase industrielle pilote qui comprend des "essais de récupération des colis de déchets".
Ce projet, baptisé Cigéo, entend enfouir à 500 mètres sous terre, à la frontière de la Meuse et de la Haute-Marne, environ 4% des déchets radioactifs produits en France - mais qui représentent 99% de la radioactivité de l'ensemble.
Vieux de déjà presque 20 ans, il a fait controverse dès le premier jour, les opposants craignant entre autres des déversements de matière radioactive dans le sous-sol, des incendies etc.
Le 11 juillet, alors que seule une poignée de députés étaient présents à l'Assemblée, le texte a été adopté - en dépit de l'opposition des écologistes et d'une partie de la gauche.
Tous les amendements des deux sensibilités écologistes, comme ceux du Front de Gauche, notamment pour préciser davantage une "réversibilité" jugée bien "trop floue", ont été rejetés, leurs auteurs dénonçant une "mascarade de débat".
Mais le député PS Christophe Bouillon, rapporteur de la loi mais aussi directeur de l'Agence nationale de gestion des déchets radioactifs (Andra), en charge de Cigéo, a appelé à éviter l'écueil de "ne rien faire (...) alors que ces déchets existent".
A présent, l'Andra doit déposer la demande d'autorisation de création du centre de stockage, à l'horizon 2018. Si elle l'obtient, les travaux pourront débuter d'ici à 2021, avec le démarrage de la phase pilote vers 2025.