Vosges: des défenseurs du loup, munis de cors de chasse, veulent en empêcher le recensement
Une association vosgienne de protection du loup appelle ses défenseurs à se munir de cors de chasse afin d'empêcher des opérations de comptage par "hurlements provoqués" mises en oeuvre depuis mardi par l'Office de la chasse et de la faune sauvage (OFCFS).
Les militants craignent que cette campagne de comptage, lancée mardi soir dans les Hautes-Vosges où le canidé est réapparu en 2011, n'ait d'autres fins que de déterminer le nombre de loups à tuer.
"On ira jouer du cor de chasse et de la corne de brume partout où les opérations sont prévues, sans doute quelques jours avant qu'elles n'aient lieu afin que les agents rentrent bredouilles et qu'ils ne puissent rien compter du tout", a prévenu le responsable de l'association Biodiversit'haies 88, Dominique Humbert.
"Biodiversit'haies 88 souhaite organiser une campagne d'effarouchement préventive, de manière à rendre impossible la localisation des sites de repos et de reproduction actuels", peut-on lire dans un appel lancé par l'association sur les réseaux sociaux.
L'association explique ne pas s'opposer "de façon systématique au procédé de comptage", mais dénonce "la politique plus globale de gestion du loup par le gouvernement", selon son responsable.
D'autres associations de défense du loup n'appellent pas à empêcher les opérations de comptage, mais partagent l'analyse de l'association vosgienne.
"Le seul intérêt de comptage par +hurlements provoqués+ est de déterminer si l'espèce est toujours présente et s'il y a eu reproduction", concède le représentant vosgien de l'association de défense du loup Ferus, Anthony Kohler, déplorant que des tirs de prélèvement soient déjà autorisés tandis que le nombre de loups dans le massif vosgien n'est pas connu.
"Cette opération doit rester une méthode scientifique d'inventaire permettant d'améliorer la connaissance du loup", dit le président du Groupe d'études des mammifères en Lorraine (GEML), Philippe Russo, mais ne doit pas "servir à augmenter le nombre de loups à tuer".
Le procédé de comptage par "hurlements provoqués" consiste à émettre "des simulations sonores auxquelles les loups peuvent répondre", a expliqué la préfecture des Vosges, devant permettre d'"identifier la présence de loups, leur nombre a minima et éventuellement la présence de louveteaux".
Trois autres soirées de recensement sont prévues les 23, 30 août et 6 septembre.
Depuis 2011, les éleveurs de brebis vosgiens déplorent la perte de leurs bêtes qu'ils attribuent aux attaques de loups. Depuis le début de l'année, la préfecture des Vosges a recensé 156 victimes au cours de 56 attaques.