Retrait de deux points/Bataclan: "polémique incompréhensible" pour le président de Metz
Le président de Metz Bernard Serin a qualifié samedi de "totalement incompréhensible" la polémique née vendredi après son allusion à l'attaque terroriste du Bataclan, qui a fait 90 morts le 13 novembre 2015, alors qu'il fustigeait les sanctions prononcées contre son club jeudi pour des jets de pétards.
"Je suis choqué de lire et d'entendre depuis hier soir (vendredi) que j'ai souhaité comparer les événements qui se sont déroulés au Stade Saint-Symphorien le 3 décembre, qui n'ont eu pour conséquence qu'une blessure légère, à ceux, tragiques, qui ont ensanglanté le Bataclan et Paris en novembre 2015", déclare-t-il sur le site internet du club mosellan.
"A aucun moment, je n'ai pu avoir cette stupidité ou ce manque de recul malsain et indécent. Je n'ai pas comparé les faits eux-mêmes, qui sont clairement incomparables, j'ai comparé mon impuissance d'organisateur d'événement. Cette polémique est donc totalement incompréhensible. Je suis personnellement touché par les intentions qui m'ont été à tort attribuées", ajoute M. Serin.
La commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP) a infligé jeudi soir un retrait de deux points au club mosellan pour des jets de pétards sur le gardien de Lyon Anthony Lopes le 3 décembre dernier en Ligue 1, une rencontre interrompue à cause de ces incidents et qui sera rejouée à huis clos, à une date qui n'a pas encore été fixée.
"J'oserais presque vous dire que c'est, en l'occurrence, comme si, il y a quinze mois, la justice avait condamné le Bataclan", avait déclaré vendredi le président messin après avoir expliqué que le FC Metz était une "victime" dans cette affaire. Depuis cette phrase a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux.
"Le football français va-t-il accepter d'être l'otage de supporters ou de pseudo-supporters qui peuvent manipuler le résultat d'un match ?", avait-il demandé, après s'être dit "scandalisé par cette décision injuste, incompréhensible et surtout dangereuse".
Samedi, le président de Lyon Jean-Michel Aulas, qui a indiqué que son club ferait appel des décisions de la LFP si Metz faisait également appel, a réagi durement aux déclarations de M. Serin: "Elles me font pleurer réellement parce que je trouve que le football ne doit jamais nous emmener sur des terrains aussi sordides que ceux abordés hier (vendredi)".
"Cette décision est inédite et sévère, mais elle sanctionne des faits inédits et totalement intolérables", avait déclaré jeudi soir le président de la commission de discipline de la LFP, Sébastien Deneux, après avoir auditionné les dirigeants messins, ainsi que Lopes, qui avait souffert d'une "surdité traumatique" après les jets de pétards, même s'il avait pu rejouer dès le 7 décembre en Ligue des champions.
La justice s'est aussi emparée du dossier avec deux mises en examen. La première vise un père de famille de 23 ans, poursuivi pour "violences aggravées, jet de projectile dangereux et introduction de fusée ou artifice dans une enceinte sportive lors d'une manifestation sportive". Il avait reconnu avoir jeté le premier pétard sur Lopes. Le second individu est âgé d'une trentaine d'années et réside à Metz. Il a refusé de s'exprimer devant la police ou devant le juge.